Les terroristes irakiens ont porté un spectaculaire coup psychologique à Ramadi à l'ouest de Bagdad. Ils ont tiré sur une base américaine et se sont déployés dans la ville qui venait d'être pacifiée en prévision des élections du 15 décembre. Les combattants armés et masqués, au nombre d'au moins 400, ont bombardé la base américaine au mortier et aux roquettes. Ils ont ensuite pris le contrôle des accès de Ramadi avant de parader dans le centre. Les activistes ont distribué des tracts et apposé sur les murs des affiches annonçant la prise de contrôle de la ville par la branche irakienne d'Al-Qaïda, dirigée par le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui. Ils y affirment que “l'Irak sera la tombe des Américains et de leurs alliés”. Située à 110 km à l'ouest de Bagdad, Ramadi est la capitale de la province rebelle sunnite d'Al-Anbar et l'un des foyers les plus actifs de la guérilla islamiste. De nombreux insurgés s'y sont repliés après la prise de contrôle par les forces américaines de Falloujah au terme d'une offensive meurtrière il y a un an. L'armée américaine, qui avait lancé plus de 2 000 hommes pour traquer les insurgés, s'est efforcée de minimiser l'importance de cette opération parlant d'escarmouches de routine ! A Washington, Bush devait annoncer le redéploiement de ses forces dès lors que la montée en puissance de l'armée irakienne est devenue une réalité. Quoi qu'il en soit, cette intervention coordonnée, lancée en plein jour et à deux semaines des élections générales irakiennes, constitue un revers psychologique pour les américains. D. B.