A l'occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, le quotidien national Horizons a organisé, jeudi au musée du Moudjahid (Riadh El Feth), une cérémonie en hommage aux femmes condamnées à mort par la justice coloniale. Des femmes illustres, des femmes qui ont bravé la cruauté de l'occupant ont été honorées à l'occasion, dont Djouher Akrour, Jacqueline Guerroudj, Baya Hocine (à titre posthume), Zahia Kherfallah, Djamila Bouazza et Djamila Bouhired. En présence du secrétaire d'Etat chargé de la Communication, Azzedine Mihoubi, une conférence traitant du combat des femmes et de leurs sacrifices pendant la guerre de Libération nationale a été animée par Malika El Korso, maître de conférences au département d'histoire à l'université d'Alger, mettant en exergue le rôle décisif que ces poseuses de bombes ont joué lors de la guerre de libération nationale. La conférencière est revenue également sur le combat des femmes anonymes qui ont contribué chacune à sa façon à la libération de l'Algérie. L'historienne a évoqué la participation des femmes d'origine française dans la lutte contre l'injustice coloniale. Dans son intervention, elle a plaidé «pour une histoire débarrassée de préjugés». Concernant le volet scientifique de la lutte des femmes pendant la guerre, Malika El Korso précisera que «le combat des femmes n'a pas été occulté par la recherche scientifique. Il y a eu plusieurs écrits sur les femmes ainsi que des journées d'études organisées à cet effet. Au niveau du département d'histoire, nous avons créé un laboratoire avec pour objet l'étude de l'histoire coloniale. Des historiennes qui vont travailler sur le rôle des femmes durant la guerre de libération. Nous avons déjà commencé le recueil des témoignages», a-t-elle ajouté. De son côté, Naâma Abbas, directrice générale du journal Horizons, a déclaré que l'organisation de rencontres de ce genre a toujours été l'une des préoccupations de son journal. «C'est quelque chose qui me tient à cœur. Beaucoup de femmes qui ont combattu pour la libération du pays sont malheureusement restées anonymes. L'écriture de l'histoire leur donnera un jour raison», a-t-elle déclaré en marge de cette conférence. «Je souhaite que toutes les femmes aient plus d'acquis, qu'elles cessent de se plaindre et qu'elles travaillent pour conquérir les droits qui sont les siens. Rien n'est donné.»