Le président par intérim de Centrafrique, Michel Djotodia, a démissionné, a annoncé vendredi la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEA) à l'issue d'un sommet de deux jours à N'Djamena. Le Premier ministre, Nicolas Tiangaye, a également remis sa démission, a-t-elle précisé dans un communiqué. Les dirigeants d'Afrique centrale souhaitaient la démission de Michel Djotodia compte tenu de son incapacité à mettre fin aux violences en République centrafricaine. Des discussions pour mettre en place une nouvelle direction auront lieu à Bangui à une date ultérieure, ajoute le communiqué. La nouvelle du départ de l'ancien chef de la coalition rebelle Séléka a été accueillie par des scènes de liesse à Bangui, où des tirs sporadiques ont été entendus. Michel Djotodia était accusé par les habitants chrétiens de la capitale centrafricaine d'avoir laissé les ex-rebelles, majoritairement musulmans, se livrer à des pillages et à des exactions après leur conquête du pays l'an dernier. Constitués en milices anti-balaka ("anti-machettes"), certains d'entre eux ont riposté en s'en prenant à la communauté musulmane. L'engrenage des violences a entraîné en fin d'année dernière une intervention militaire de la France avec l'envoi de la force Sangaris, qui tente depuis de stabiliser le pays.