Après le retrait par courrier de l'ancien bâtonnier Ali Ammar Laouar de la commission installée il y a quelques jours en vue de superviser les élections des 12 et 19 mars 2009, les anciens bâtonniers, Ammar Bentoumi, Tayeb Belloula et Ahmed Abbèche se sont longuement réunis durant la mi-journée du mercredi dernier avant de se séparer sur un accord parfaitement discuté après avoir disséqué les conditions qui vont de pair avec les lois en vigueur et convergent vers l'unité de tous les avocats. Rappelons qu'à la suite de la décision du Conseil d'Etat du mois de février 2009 ayant trait à l'annulation des élections du conseil de l'ordre d'Alger, les dates du prochain scrutin avaient été arrêtées sur la base de l'article 116 du statut portant sur la profession d'avocat et ce dans un mouvement de protestation de certains opposants à l'actuel bâtonnat d'Alger dont les tenants s'appuyent sur la légalité. Cependant pour d'autres, le bâtonnet qui a été sanctionné pour «irrégularité» ne peut, déontologiquement parlant, superviser les prochaines joutes. «C'est faux, rétorque un ancien candidat, lorsqu'il s'agit d'appliquer la loi, il n'y a plus de place ni pour la déontologie ni pour les sentiments.» Pour un autre avocat qui s'est placé en observateur, «l'essentiel c'est de ne pas aller au-delà de l'unité des avocats et permettre au bouclier de se lézarder». «Car, ajoutera notre interlocuteur, il n'est pas question de plier devant les coups de boutoir portés par les ennemis du droit à la défense.» Mais, pour bien appuyer la justesse de vue des «opposants aux actuels trente et un membres du conseil de l'ordre d'Alger, une avocate veut l'assainissement d'abord des relations entre les avocats qui estiment que la loi est de leur côté et ceux qui n'ont eu de cesse, notamment les Maîtres Allouche, Chaoui, Bouguessa, Challal, Walid Laouar, de dénoncer la pollution de l'environnement de la corporation qui ne mérite pas un tel destin. Pour le moment, c'est le bras de fer qui a lieu. Les tenants postulant au maintien de l'actuelle équipe et les aspirants à leur départ avant la tenue des élections fixées pour jeudi prochain i-e. dans cinq jours n'ont d'yeux que pour les quatre mille avocats potentiels votant et donc, bons à sensibiliser. Entre les deux, il y a les avocats qui n'attendent que la révision urgente du statut de la profession d'avocat qui ne peut montrer le bout de son nez qu'avec un bâtonnet fort, uni et décidé à remettre de l'ordre au sein du conseil de l'ordre. A suivre donc les péripéties et les rebondissements qui peuvent survenir durant cette semaine.