En principe, les Zones d'expansion touristique (ZET) sont des territoires bien délimités et réservés aux aménagements et investissements touristiques. Officiellement, c'est le décret 88-232 du 5 novembre 1988 qui a donné un statut juridique à ces dernières. La ZET de Tigzirt, quant à elle, semble être une «prématurée», puisqu'elle a été instituée par arrêté du wali (n°451) du 30 décembre 1985. Il y a donc 23 ans que les deux parties constituant la ZET de Tigzirt – 70 ha dans la ZET Féraoun à l'est, et 168 ha dans la ZET Tassalast à l'ouest – ont été déclarées zones d'expansion touristique. Cette décision a été prise sans qu'il y ait eu au préalable, voire des années plus tard, l'établissement d'un parcellaire juridique de ces territoires ou, à tout le moins, la détermination de l'appartenance juridique des terrains inclus dans cette zone. Il faut rappeler, par ailleurs, que depuis l'affectation de ces espaces à des projets touristiques dans la commune de Tigzirt, il n'y a eu ni plan d'occupation des sols ni cahiers des charges. Qu'en est-il de la réalité sur le terrain ? Un village et des hameaux existaient ici bien avant la création des ZET. Des terrains appartenant en majorité – plus de 70% de la ZET – à des villageois autochtones. Les rares réserves foncières communales existant dans les périmètres de la ZET ou à sa périphérie au moment de l'institution de cette zone et qui méritaient d'être protégées ont été transformées en lotissement social (lotissement ouest), ou en projet promotionnel EPLF, ou encore bradées à de «grosses légumes» qui savent transformer un site touristique en une monstruosité architecturale. Coincé entre la forêt de Mizrana au sud et la Méditerranée au nord, un citoyen du village Tassalast, qui se bat depuis des lustres pour réaliser un projet touristique sur ses terrains actés, héritage de ses ancêtres, sur cette même ZET, explique à demi-mot les choix qui lui restent à faire, si cette mascarade se poursuit. Pour l'heure, les propriétaires ne peuvent pas ériger des maisons individuelles pour leurs familles alors que, 25 années après, les enfants sont déjà en âge de se marier. Aucune transaction n'y est permise et, le comble, aucune solution ne leur est proposée. La communication, la négociation et le dialogue sont des vertus que semblent ignorer les responsables.