Washington et Londres ont averti l'opposition syrienne qu'ils arrêteraient de la soutenir si elle n'assistait pas à la conférence Genève-2 prévue à partir du 22 janvier à Montreux (VD). La Coalition de l'opposition syrienne doit décider vendredi de sa participation ou non à ce sommet. «Les Etats-Unis et le Royaume-Uni nous disent : vous devez aller à Genève», a déclaré un responsable de la Coalition de l'opposition cité par la BBC et le quotidien The Guardian. «Ils disent très clairement qu'ils ne continueront pas à nous soutenir comme ils le font maintenant et que nous allons perdre notre crédibilité auprès de la communauté internationale si nous n'y allons pas», a-t-il dit. Selon la BBC, le responsable se demande toutefois quelle «alternative» avaient Washington et Londres. «La France nous demande d'y aller mais en nous disant : nous sommes avec vous quelle que soit votre décision. C'est la même position que l'Arabie saoudite et la Turquie», autres Etats qui font partie des onze pays Amis de la Syrie, a-t-il ajouté, selon ces médias. Dimanche, les ministres des Affaires étrangères de ce groupe (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, France, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Egypte, Jordanie, Etats-Unis, Turquie), réunis à Paris avec le président de la Coalition syrienne, Ahmad Jarba, avaient exhorté l'opposition modérée à aller négocier à Montreux. A l'issue de la réunion, Ahmad Jarba avait fait état des «inquiétudes» et «doutes» de l'opposition puis relevé avec satisfaction la position commune des Onze pour dire que le départ du pouvoir de Bachar Al Assad était «inéluctable». Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'était déclaré «confiant» dans la participation de l'opposition, évoquant «un test de crédibilité pour tout le monde». Lundi, les Etats-Unis et la Russie ont eux appelé à un «cessez-le-feu» limité géographiquement avant Genève-2, une des exigences de la Coalition de l'opposition syrienne pour y participer. L'Iran sera présent à cette conférence. A l'issue de la réunion trilatérale (Etats-Unis, Russie et France), tenue lundi soir à Paris, John Kerry a invité l'Iran à rejoindre les participants à Genève 2. Les discussions russo-américaines sur la conférence de paix sur la Syrie tenues dans la résidence de l'ambassadeur américain à Paris ont réuni des diplomates haut placés des deux parties, a écrit hier le quotidien Nezavissimaïa Gazeta. Hormis la préparation de Genève-2, dont Moscou et Washington sont les initiateurs, Sergueï Lavrov et John Kerry ont passé en revue presque toutes les facettes des relations bilatérales et ont envisagé des efforts communs pour l'avenir. Les réseaux terroristes internationaux étant un problème préoccupant les deux pays - ce qui a une importance particulière en prévision des JO d'hiver de Sotchi - ils ont notamment décidé de passer à un niveau supérieur de coopération dans la lutte contre le terrorisme. «Il existe des points sensibles dans nos relations avec Moscou mais la sécurité des JO et la lutte antiterroriste globale font partie de nos intérêts communs. Les attentats de Volgograd ont montré que les risques terroristes étaient d'actualité et qu'il fallait travailler ensemble pour la protection de tous, notamment les citoyens américains qui viendront assister aux JO de Sotchi», a déclaré une source de la délégation américaine. Le FBI prévoit la présence, en Russie, d'agents et d'autres spécialistes afin d'empêcher d'éventuels attentats pendant les JO. Une vingtaine d'agents du FBI seront présents à Moscou et une dizaine à Sotchi. Certains sont déjà sur place, a ajouté la source.