Le Premier ministre tunisien Mehdi Jomaâ a appelé mardi la communauté internationale à soutenir financièrement la Tunisie qui achève une turbulente transition vers la démocratie. Le président tunisien Moncef Marzouki, le président de l'Assemblée nationale et le chef du gouvernement sortant ont signé lundi la nouvelle Constitution du pays, adoptée la veille par les députés, trois ans après le renversement de Zine ben Ali, annonciateur du "printemps arabe". Les islamistes d'Ennahda, victorieux lors de l'élection de l'Assemblée constituante en octobre 2011, et l'opposition ont mis de côté leurs divergences pour permettre au gouvernement de Mehdi Jomaâ de conduire le pays jusqu'aux prochaines élections qui doivent être organisées dans le courant de l'année. Mehdi Jomaâ, qui a pris ses fonctions le 10 janvier et a nommé un gouvernement d'indépendants, devra notamment faire face à un important déficit budgétaire et à la menace que peuvent représenter les militants islamistes. "Les amis de la Tunisie et les institutions internationales doivent soutenir financièrement la Tunisie dans cette délicate phase de transition démocratique," a déclaré Mehdi Jomaâ devant l'Assemblée nationale, qui a voté la confiance au gouvernement. "Cette transition nécessitera des réformes économiques et de sources de financement." Le chef du gouvernement tunisien a confié des postes clés à des hommes d'expérience, attribuant le portefeuille des Finances à un économiste passé par la Banque africaine de développement (BAD), Hakim Ben Hammouda, et celui des Affaires étrangères à un ancien responsable de l'Onu, Mongi Hamdi. Les prêteurs internationaux souhaitent quant à eux une diminution des subventions ainsi que d'autres mesures pour réduire le déficit tunisien, qui pourrait atteindre 6,8% du PIB en 2013 contre 6% en 2012. Selon des responsables tunisiens, les avancées politiques et économiques réalisées devraient permettre de convaincre le Fonds monétaire international (FMI) d'octroyer à la Tunisie la seconde tranche de 365 millions d'euros du prêt d'une valeur totale d'un milliard d'euros.