Des pressions ont été exercées par la Chine sur l´Espagne pour l´amener à renoncer aux poursuites judiciaires qu'elle a engagées à l´encontre de cinq hauts dirigeants chinois pour «délit de génocide au Tibet». Pékin menace de geler le plan d´investissement qu'elle a négocié avec Madrid et dont le montant est estimé entre 5 ou 6 milliards d´euros. Toutefois, les autorités chinoises se disent «confiantes» que le gouvernement espagnol «aura l'intelligence de résoudre ce cas de mandat d´arrêt international via Interpol», lancé le 21 novembre dernier par l´Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole, contre ces cinq membres de premier plan de la classe politique chinoise, dont l´ex-président Jiang Zemin et l´ex-Premier ministre Li Peng. Afin de préserver ses intérêts avec cette puissance économique émergeante en Asie, le gouvernement Rajoy a décidé de réformer la Loi organique du pouvoir judiciaire (LOPJ) qui limitera dorénavant la compétence du magistrat espagnol en matière de «justice universelle». Les organisations humanitaires et la dissidence du Tibet ont accusé le gouvernement Rajoy de sacrifier le droit humanitaire pour ses intérêts économiques. Toutefois, l´affaire des 542 Sahraouis portés disparus depuis l´occupation du Sahara occidental par le Maroc, instruite en Espagne depuis 2006, vient d´être relancée, hier, par le juge espagnol Pablo Ruz qui devait entendre la déposition de deux témoins espagnols. Ces deux témoins sont Carlos Martin Beristaín et Francisco Etxeberria, membres du groupe de scientifiques du pays basque qui a procédé il y a quelques mois à l´ouverture d´une fosse commune près de Smara d'où ont été exhumés les restes de 8 de ces victimes dont des enfants.