Le juge espagnol Pablo Ruz a décidé de relancer la procédure judiciaire engagée, il y a plus de quatre ans, par son confrère Baltazar Garzón, sur plainte d'associations humanitaires et des familles des disparus au Sahara occidental, contre 13 hauts responsables marocains dont le général Hosni Benslimane, pour «génocide et tortures» commis entre 1976 et 1987 dans l'ancienne colonie espagnole. Le juge Garzón avait ouvert une procédure de mise en accusation de ces hautes personnalités marocaines, parmi lesquelles le général Ben Slimane qui avait été décoré en 2005 par le gouvernement Zapatero de la «Grande Croix d'Isabelle la Catholique». Une distinction qui a révolté la presse, la société civile et la classe politique espagnoles. La procédure engagée par Baltazar Garzón avait été gelée après l'«éviction» de ce magistrat de l'Audience nationale, la plus importante juridiction pénale espagnole, où la main du lobby pro-marocain n'est pas étrangère. Une crise diplomatique entre Rabat et Madrid avait apparu alors où les mis en cause ne pouvaient plus s'aventurer sans risque de se voir arrêter par la justice. Aminatu Haider à la barre Le juge Pablo Ruz recueillera les dépositions des témoins dans cette affaire, dont celle de l'indépendantiste Aminatu Haider, les 9 et 10 mars à Madrid au niveau de cette institution judiciaire. La presse rappelle que plus de 542 sahraouis sont portés disparus depuis 1975, date de l'occupation militaire du territoire sahraoui par le Maroc à la faveur des accords tripartites de Madrid, signés la même année, qui ont consacré le partage de l'ex-colonie espagnole entre le Maroc et la Mauritanie.