Le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi, a mis fin samedi aux discussions entre l'opposition et le gouvernement syriens qui étaient dans l'impasse depuis trois semaines à Genève et n'a fixé aucune date pour une reprise. Je pense qu'il est préférable que chaque partie rentre et réfléchisse à ses responsabilités, et (dise) si elle veut que ce processus continue ou non, a déclaré M. Brahimi à la presse. Il était prévu que ce deuxième cycle de discussions, commencé lundi dernier, s'achève samedi mais le médiateur en accord avec les deux délégations devait fixer une date pour une nouvelle réunion. Après le rejet de l'ordre du jour par la délégation du gouvernement syrien M. Brahimi a choisi de renvoyer tout le monde sans date de retour pour donner à chacun un temps de réflexion. Le gouvernement considère que la question la plus importante est le terrorisme, l'opposition considère que la question la plus importante est l'autorité gouvernementale de transition (...) nous avons suggéré que le premier jour nous parlions de la violence et de combattre le terrorisme, et le second jour de l'autorité gouvernementale, étant bien clair qu'une journée sur chaque sujet ne saurait suffire, a expliqué M. Brahimi. Malheureusement le gouvernement a refusé, provoquant chez l'opposition le soupçon qu'ils ne veulent absolument pas parler de l'autorité gouvernementale de transition, a ajouté le médiateur. M. Brahimi s'est dit tout à fait désolé et s'est excusé auprès du peuple syrien dont les espoirs étaient si grands. J'espère que les deux parties vont réfléchir un peu mieux et reviendront pour appliquer le communiqué de Genève, adopté en juin 2012 par les grandes puissances comme plan de règlement politique de ce conflit qui dure depuis près de trois ans. J'espère que ce temps de réflexion conduira en particulier le gouvernement à rassurer l'autre partie (sur le fait) que quand ils parlent d'appliquer le communiqué de Genève ils comprennent que l'autorité gouvernementale transitoire doit exercer les pleins pouvoirs exécutifs. Bien sûr combattre la violence est indispensable, a ajouté M. Brahimi. L'exercice des pleins pouvoirs exécutifs reviendrait à priver le président Bachar al Assad de ses pouvoirs, même si cela n'est pas écrit explicitement dans le communiqué, d'où le blocage de Damas sur ce point.