Après l'accord conclu entre le président Ianoukovitch et les chefs de file de l'opposition antigouvernementale vendredi, la situation de l'Ukraine a connu hier d'importants développements tragiques. L'intégrité territoriale et la sécurité de l'Ukraine se trouvent sérieusement menacées par l'action des «opposants radicaux et fascistes». En effet, de hauts responsables politiques de l'Ukraine ont remis en cause hier la légitimité du Parlement ukrainien, estimant qu'il travaille actuellement sous la menace des armes. «Les événements des derniers jours dans la capitale ukrainienne ont conduit à la paralysie du pouvoir central et à la déstabilisation de la situation au gouvernement», est-il écrit dans une déclaration publiée au cours d'un congrès à Kharkiv, une ville industrielle de l'est, et signée par des responsables municipaux et des parlements locaux de plusieurs régions. «La Rada (Parlement) travaille dans des conditions de terreur, sous la menace des armes et du meurtre», notent les auteurs du texte. «Les décisions du Parlement prises dans ces conditions amènent à douter de sa bonne volonté, de sa légitimité et de sa légalité», relèvent-ils. «L'intégrité territoriale et la sécurité de l'Ukraine se trouvent menacées», estiment-ils encore. Hier, le parlement ukrainien a adopté une loi qui ouvre la voie à la libération de l'ex-première ministre Ioulia Timochenko, condamnée à sept ans de prison pour abus de pouvoir en 2011. Adoptée par 310 voix (pour 226 voix requises), la nouvelle loi «harmonise le code pénal et le code de procédure du pays à l'article 19 de la Convention des Nations unies contre la corruption», rapporte le service de presse de l'appareil du parlement. La loi abolit plusieurs articles du code pénal au titre desquels a été condamnée Mme Timochenko, condamnée à sept ans de prison fin 2011 pour avoir signé en 2009, sans l'aval du gouvernement qu'elle dirigeait à l'époque, des accords gaziers avec la Russie défavorables à Kiev. Elle se trouve à l'hôpital de Kharkov depuis mai 2012. Des opposants radicaux ont affirmé également avoir pris le contrôle de la résidence présidentielle à Kiev, ont rapporté hier les médias occidentaux. «Le président Ianoukovitch n'est pas là, et aucun de ses représentants officiels n'est là non plus», a indiqué l'un des protestataires ayant pénétré dans le bâtiment, cité par Reuters. Selon l'interlocuteur de l'agence, les opposants n'ont rencontré aucune résistance lors de l'irruption. Dans le même temps, la conseillère de Viktor Ianoukovitch Anna Guerman a fait savoir que le dirigeant ukrainien s'était rendu à Kharkov (est). Congrès à Kharkiv Un congrès des régions ukrainiennes s'est ouvert hier à Kharkiv, ville industrielle à l'est de l'Ukraine, en présence de députés, au moment où le pays traverse une crise politique sans précédent. L'objectif de ce congrès, auquel participent près de 4000 délégués, est d'«éviter un bain de sang dans les régions», a indiqué le gouverneur de la région de Kharkiv Mikhaïlo Dobkine en ouvrant la réunion. Le président Viktor Ianoukovitch qui se trouve à Kharkiv, selon sa conseillère Ganna Guerman, ne participe pas à ce congrès. «Il n'y a pas un grain de séparatisme dans ce congrès. Le principal message dans les interventions est «nous ne voulons pas diviser le pays», a écrit M. Pouchkov sur son compte Twitter. Des milliers de partisans du président Viktor Ianoukovitch se sont rassemblés devant le lieu abritant le congrès en brandissant des affiches sur lesquelles on pouvait lire : «Les mineurs du Donbass contre l'extrémisme» ou «Nous sommes contre le