La pluie et la neige ont inondé les cultures maraîchères. Du coup, il est difficile de cueillir ou d'arracher les légumes. Les saisonniers se sont tournés vers la truffe. Ils réalisent de bons bénéfices. Tous les légumes et fruits vendus à Djelfa proviennent de Boussaâda ou de la Mitidja, à l'exception de la salade, des oignons frais et des carottes. Les marchés de la wilaya de Djelfa ont la particularité de proposer des prix différents pour le même produit. Ces derniers jours, après la fièvre des achats pour fêter le Mawlid Ennabaoui, les ménagères semblent prendre du recul. Les étals des marchés sont très peu fréquentés, à tel point que s'il vous arrive d'observer une pause devant un marchand, il vous remet le plateau de la balance et vous demande de choisir vous-même ce qui vous plaît. Les prix changent selon l'offre et la demande et au gré des horaires de la journée. Le matin les prix sont élevés, l'après-midi les produits à faible rotation reculent et au crépuscule c'est le solde. C'est le moment où est enregistré le grand rush des acheteurs. Ces derniers sont généralement des fonctionnaires ou des tacherons qui font leurs emplettes à moindre coût et à faible qualité. C'est aussi le moment où les habitants des villages voisins doivent quitter la ville. Plusieurs marchés réglementés ou informels sont disséminés à travers les quartiers de Djelfa. Les prix varient selon la densité populaire de chaque quartier. Il arrive parfois que ce soit du simple au double pour le même produit. Les étals ne sont pas tous achalandés ces derniers temps. Les commerçants avertis se sont abstenus de proposer des produits à la vente. Ceux qui restent et tiennent le coup, ne présentent qu'un à deux produits et en faible quantité. La demande est très faible ces derniers temps, l'offre aussi. Une bonne partie des salaires des fonctionnaires a été consommée lors du dîner cultuel du Mouloud. Quant à certains bouchers, ils ont tout simplement baissé rideau pour une semaine. Seuls les étals des abats (tripes, panse et morceaux de poumons) proposent des tas en vrac pour 200 DA. Voici les prix des légumes : pomme de terre (rouge) 50 et 60 DA, oignons verts 10 et 25 DA, oignons secs 50 DA, carottes 30 DA ou 2 kg pour 50 DA, fèves 30 DA ou 2 kg pour 50 DA, tomates 30, 45 et 50 DA, fenouils 25 et 40 DA, artichaut 70 DA, piment primeur 180 DA, poivron 120 DA, courgettes 80 DA, aubergines 100 DA, navets 35 DA, choux 60 DA, choux fleurs 120 DA, cardes 40 DA, petits pois 70 DA, quant aux truffes elles ont repris du poil de la bête pour atteindre les 400 DA. Par contre, les prix des viandes varient d'un marché à l'autre. Ainsi, pour le kilogramme de viande d'agneau au centre-ville, il est rabaissé de 740 à 660 DA ; dans d'autres marchés moins légaux il est proposé à 580 DA. Le kilogramme de chevreau, viande très prisée par les cholérétiques, de 400 DA, il a atteint 480 DA. Le poulet est à 270 DA le kg, la dinde à 420 DA, le foie à 850 et 1200 DA, le veau à 800 DA, les abats à 200 DA. Le froid se dissipe et le soleil le remplace. Un vieil adage de chez nous dit «ech-chems bernos el guellil» (le soleil est le burnous du pauvre). Les ménagères, elles, trouvent toujours des solutions, préparent des plats à base de semoule et de légumes secs, pour les crudités c'est la salade verte.