L'ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a appelé, mardi à Alger, à un rassemblement des forces de la nation pour l'ouverture d'un débat politique et l'amorce d'une "dynamique" à même de "garantir une transition politique" de l'Algérie. "Je ne vois aucun parti politique capable d'amorcer seul un mouvement de dynamique politique. Tous ceux qui adhèrent au dialogue peuvent participer même ceux qui sont au pouvoir", à condition que ces derniers ne se placent pas "en tuteurs ou en arbitres afin d'arriver à un consensus", a déclaré Saïd Sadi au forum du quotidien Liberté. "Il faut faire l'effort d'accepter tout le monde en tant que partie politique et non pas en tant que partie dominante ou privilégiée", a-t-il dit, recommandant à "tout le monde" de s'exprimer. Pour y arriver, préconise-t-il, les parties prenantes à cette initiative ne doivent aborder les problèmes politiques partisans que lorsque les conditions d'une expression publique apaisée "seront réunies" et lorsque les courants politiques "pourront entrer en compétition". Par ailleurs, M. Sadi s'est étonné de la position de ceux qui s'opposent au 4e mandat du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, expliquant que "le problème ne se pose pas en ces termes, car tout un chacun a le droit de se présenter, mais plutôt en termes de conditions du déroulement du scrutin". "Tous exigent le rejet du 4e mandat, rares sont ceux qui assument la proposition d'une commission indépendante de surveillance des élections", a-t-il argué. L'ex-président du RCD (1989-2013), qui dresse un bilan négatif de la situation en Algérie préconise de s'engager dans un "processus ordonné" de sortie du système qui "a prévalu depuis 1962". "Des voix consensuelles émanant de partis conduits par des jeunes dirigeants ou des personnalités, n'aspirant plus à une ambition politique, se font entendre pour proposer une phase transitoire nécessairement limitée dans le temps qui doit être prise en charge au plus vite", a relevé M. Sadi. Cette phase, explique-t-il, "sera dirigée par un collège de personnalités indépendantes qui ne pourront pas concourir dans les échéances post-transitoires". Il s'agit aussi d'élaborer un cahier des charges auquel doivent souscrire les compétiteurs, d'élaborer une Constitution par consensus construit entre les différents acteurs de la classe politique et d'organiser des élections législatives et présidentielles. "Il faut se battre, il ne faut pas attendre car il n'y a pas de pochette surprise pour la crise algérienne. C'est une solution qu'il faudra construire et élaborer avec le plus grand nombre de gens", a martelé l'ex-président du RCD.