L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a réussi à stabiliser les cours pétroliers et à faire remonter les prix depuis janvier grâce à ses décisions de réduire son offre. C'est le constat établi par l'Agence internationale de l'Energie, dans un rapport mensuel rendu public hier. «Les prix du pétrole ont réalisé des gains constants début mars alors que de plus en plus de signes démontrent que l'Opep met bien en œuvre les baisses de production annoncées», note la même source. L'Opep a décidé de réduire son offre de 4,2 millions de barils par jour (mbj) depuis septembre, et ces décisions sont respectées à 80%, a estimé l'AIE. Pour rappel, les cours du brut étaient tombés jusqu'à 32 dollars le baril à New York fin décembre, avant de reprendre depuis janvier dépassant certaines séances boursières les 45 dollars. A la veille de la réunion de l'Opep, demain à Vienne, les cours approchaient la barre des 50 dollars, soutenus par les spéculations sur une éventuelle baisse supplémentaire de l'offre de l'organisation. S'agissant de la demande mondiale en pétrole, l'AIE a révisé de nouveau à la baisse ses prévisions, à savoir une consommation de 84,4 mbj contre 84,7 mbj annoncé auparavant. Sous les effets de la crise en Asie, en Russie et aux Etats-Unis, la demande mondiale va encore reculer, selon le rapport de l'agence qui évalue cette baisse à 1,5% sur un an. Selon l'AIE, l'offre mondiale de pétrole a également reculé en février à 83,9 mbj, en baisse de 1 mbj sur le seul mois sous revue, et de 3,4 mbj sur un an, principalement à cause des réductions de production de l'Opep. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole veulent réduire leur production afin de diminuer le niveau des stocks, ce qui va engendrer une nouvelle demande et par conséquent le maintien des prix, surtout en cette saison connue pour le recul des cours. Des prévisions pessimistes L'Opep a estimé hier dans son rapport de mars que l'actuelle crise économique et la baisse de la demande de brut allaient entraîner une nouvelle pression sur les prix du pétrole. «Avec la poursuite de la détérioration économique et l'érosion de la demande ainsi que l'approche de la baisse saisonnière de la demande (de brut), il semble qu'il y ait un risque de nouvelle pression sur les prix», a indiqué, en effet, l'organisation dans son rapport mensuel. Une chute de la croissance de la demande de brut de 1 million de barils par jour est fortement redoutée. Ces questions feront l'objet de discussions lors de la conférence de l'Opep prévue demain. D'ores et déjà, on n'écarte pas une nouvelle baisse des quotas de production afin d'équilibrer le marché et de permettre la poursuite des investissements entrepris dans la plupart des pays producteurs.