Au lendemain du décès de trois jeunes lors des affrontements qui ont secoué la vallée du M'zab ces trois derniers jours, une imposante marche a été effectuée, hier, pour «dénoncer les crimes perpétrés lors des échauffourées de samedi». Plusieurs milliers de personnes ont battu le pavé à Ghardaïa, hier, pour exiger que justice soit faite et que les «assassins des trois victimes soient punis». Très tôt le matin, des leaders ont rejoint la place limitrophe de la wilaya, lieu de départ. Quelques minutes avant 9h, une foule nombreuse composée de personnes de tout âge a pris d'assaut l'avenue principale. Des slogans de soutien aux parents des victimes, hostiles à l'absence de sécurité et la non-implication des pouvoirs publics dans la wilaya ainsi que des messages ont été scandés au cours de cette marche. Une délégation constituée de plusieurs représentants de la population a été reçue par le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, en visite dans la région avec Tayeb Belaïz, le ministre de l'Intérieur et Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale. M.Yousfi a, en effet, écouté leurs doléances, notamment «l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités de chacun et le règlement durable de cette situation antagonique». Rappelons qu'un sit-in a été observé vendredi dernier, devant la maison de la presse Tahar-Djaout, par des centaines de mozabites résidant à Alger. Ils appellent, à travers cette manifestation pacifique, l'intervention urgente des pouvoirs publics afin de mettre un terme à la violence qui secoue Ghardaïa depuis le mois de décembre 2013 et qui a fait pas moins de cinq morts et une centaine de blessés. Les manifestants ont soulevé des pancartes, où on pouvait lire : «Non à la violence», «A qui profitent les violences à Ghardaïa ?», ou encore, «A quand l'intervention des pouvoirs publics ?». Ils ont également affiché les photos des cinq victimes tuées lors des affrontements précédents. Ils demandent à ce que justice soit faite et que les meurtriers soient présentés à la justice et condamnés. Ils regrettent, également, l'allègement du dispositif sécuritaire mis en place depuis décembre. Pour rappel, aux 4000 policiers déployés sur place, étaient venus s'ajouter en renfort 26 unités républicaines de sécurité (URS) et 9 brigades mobiles de police judiciaire (BMPJ). Ces effectifs conjuguent leurs efforts avec les unités de la gendarmerie mobilisées sur place.