Point de crise au Forum des chefs d'entreprise (FCE) en raison de sa position en faveur du président sortant, candidat à la présidentielle, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé hier son président Réda Hamiani. Une position prise en toute transparence et dans le strict respect de la réglementation de l'association ; venant solder les efforts des autorités, en particulier ceux du gouvernement actuel, favorisant la concertation, optant pour le pragmatisme et affichant la volonté d'une économie centrée sur l'entreprise, a-t-il. Dans un entretien spécial à Dzaïr TV, dédié à la présidentielle d'avril 2014, M. Hamiani a démenti la démission de certains membres du FCE. «Il n'y a eu qu'une seule démission d'un personnage plus présent dans les médias que dans nos rangs», a-t-il indiqué, ajoutant que le démissionnaire a appuyé sa décision par «un raisonnement qui ne tient pas la route». Selon Hamiani, il aurait jugé que les textes régissant l'activité du FCE lui interdisaient de sortir de son statut d'organisation économique pour adopter des positions politiques et afficher son soutien financier à un candidat à la présidentielle. Ceci est «faux !», a-t-il expliqué. «Rien n'interdit la prise de position partisane «au sein de l'organisation, dit-il, ajoutant que cette «pratique» est courante dans le monde entier. S'agissant de la réglementation, il a affirmé que la prononciation des chefs d'entreprise en faveur d'un candidat s'est faite dans les règles. Et bien qu'il déclare, à titre personnel, s'opposer à l'idée d'une position officielle du FCE, M. Hamiani explique ce choix par le nombre important d'adhérents ayant estimé que le contexte particulier et important appelait à adopter une position commune. Il explique qu'une première tentative d'adopter une position en faveur d'un candidat a eu lieu en février, quand le FCE a convoqué une session extraordinaire de son Assemblée générale. Une tentative qui n'a pas abouti, le quorum des présents n'ayant pas été atteint, ce qui a nécessité la convocation d'une deuxième AG ayant compté 96 participants et une trentaine de procurations. De ce fait, M. Hamiani a estimé que la position en faveur du candidat Bouteflika à 98% était «la décision souveraine de l'AG prise dans la transparence et dans le respect de la démocratie», expliquant également que le choix de recourir au vote à main levée et non aux urnes était quasi unanime, tout en affichant son ambition de sortir le FCE de ce dilemme de devoir se prononcer politiquement. «Le FCE en sortirait plus grandi, plus unifié et plus serein», a-t-il dit. Mais comment expliquer cette position votée à l'écrasante majorité en faveur du président sortant dont le programme n'a pas toujours répondu aux attentes du FCE ? M. Hamiani explique que le FCE est «globalement rassuré et satisfait» de la politique engagée par les autorités, depuis le début des années 2000, allant vers «une économie de marché et d'ouverture, et de reconnaissance implicite de l'entreprise comme seul lieu réel de production de la richesse». Le FCE insiste sur l'abrogation de la règle 51/49 Le président du FCE saluera en particulier les efforts entrepris par l'actuel gouvernement depuis septembre 2012. Favorisant la concertation, «le FCE est ainsi régulièrement convié, trois fois par semaine, dans différents départements ministériels afin de travailler aux côtés des autorités», se félicite son président. Il ajoute que «les autorités ont opté pour un pragmatisme économique en traçant des objectifs très ambitieux mais surtout réalisables, et a affiché la volonté d'aller vers une économie moins centrée sur les hydrocarbures et plus sur l'entreprise économique». Ceci est, selon lui, le «côté rose» du programme économique réalisé par le président sortant, expliquant le soutien du FCE, mais M. Hamiani admet que le FCE, «bien qu'il se refuse à faire de l'opposition», n'est pas près de revoir sa position sur le «côté gris» de ce qui a été entrepris. Sans surprise, c'est bien la généralisation de la règle 51/49 sur l'investissement étranger à tous les secteurs et l'introduction de la lettre de crédit bancaire qui altèrent, selon lui, considérablement l'attractivité du marché algérien. Pour ce qui est des programmes des autres candidats, notamment celui de Ali Benflis, qui se rapprocherait le plus des 50 propositions élaborées par le FCE et présentées aux autorités, M. Hamiani explique que s'il n'a pas convaincu, c'est pour une raison de timing. «Le programme nous est parvenu alors que l'ordre du jour de l'AG était déjà établi.Il faut dire qu'à quatre mois d'un rendez-vous important, nous n'avions pas de visibilité», indique-t-il, se défendant d'avoir subi des pressions. Enfin, en plus d'avoir démenti une crise au sein du FCE, son patron niera également des conflits avec les autres organisations patronales, notamment à l'occasion des deux dernières tripartites, les qualifiant seulement de petits problèmes de leadership.