Contrairement aux dernières élections présidentielles de 2004 et 2009, on assiste à un début très timide de la campagne électorale à Tlemcen. Les panneaux d'affichage répartis à travers toutes les grandes places de la ville sont encore vides de tout portrait des six candidats en lice malgré les gros moyens, dit-on, mis à la disposition des différentes directions de campagne de la wilaya de Tlemcen. A ce jour, seuls deux grands portraits du candidat Abdelaziz Bouteflika flottent sur la façade de la mouhafadha FLN où sont émis, à grands décibels, des chants patriotiques depuis le début officiel de la campagne électorale. A la direction de campagne de Bouteflika, l'activité se résume à une série de réunions marathons entre les quatre grands partis politiques qui soutiennent sa candidature sans toutefois arriver à arrêter un programme de campagne pour la wilaya. Il ressort de cette situation que chaque parti politique a établi son propre programme de campagne. FLN, RND, MPA et TAJ ont déjà ouvert leur propre permanence et l'on ne sait toujours pas s'il existe une coordination entre les différents animateurs de cette campagne, même si du côté du FLN, on se veut rassurant. La réalité est toute autre, selon les militants des quatre partis politiques, et ils sont unanimes pour nous affirmer «qu'il existe un problème de leadership au sein de la direction de campagne, contrairement aux dernières élections présidentielles où un consensus s'est fait sur le représentant du candidat dans la wilaya de Tlemcen». Ce sont donc des tiraillements qui minent le travail collectif, ce qui a pour conséquence les lenteurs constatées dans l'animation de l'activité électorale. Du côté des autres directions de campagnes, on a du mal aussi à faire démarrer la machine et les seules actions menées à ce jour se limitent à placarder les portraits de leurs candidats sur le devant des permanences. Il était pourtant attendu des citoyens un véritable travail de proximité pour expliquer les enjeux majeurs de cette élection et sensibiliser les citoyens sur la nécessité d'aller voter massivement le 17 avril prochain, une action considérée comme un virage très important dans la vie politique du pays. Les meetings des leaders de partis politiques ne peuvent à eux seuls baliser le champ politique et permettre une adhésion massive des citoyens s'ils ne sont pas accompagnés par un travail de proximité de la société civile et du mouvement associatif. Ce début très timide la campagne est la preuve, encore une fois, de l'absence d'une approche dans la gestion d'une campagne électorale de cette dimension pour laquelle il devait être finalisé au préalable un programme de travail qui prend en compte toutes les sensibilités de la société et ses compétences.