C'est Constantine, ville de culture et de civilisation, qu'a choisi le directeur de campagne du candidat Bouteflika pour répondre et à ses concurrents et à certains partis d'opposition qui se lancent dans l'invective tous azimuts pour affirmer que la campagne électorale qu'il mène «est saine et propre, loin de la violence verbale». S'adressant à une assistance fort nombreuse composée en majorité de jeunes qui a «rempli» la salle omnisports du complexe Chahid-Hamlaoui, Abdelmalek Sellal tonne : «Ne donnez pas l'occasion aux ennemis du pays et à ceux qui ne font que critiquer». Abdelmalek Sellal qui avait, en retraçant le bilan de Bouteflika lors des précédents meetings, déjà défié les autres concurrents d'«apporter la preuve», fait ici allusion à certains candidats que leurs propos «blessants» n'honorent pas. Sans doute aussi fait-il allusion à Benflis notamment, qui avait axé son discours lors d'une de ses précédentes sorties sur le thème : «Nous menons mon staff et moi une campagne propre et saine», ajoutant que cette dernière se déroule «loin de toute forme de violence verbale». Et à Sellal de préciser que sa campagne est une campagne «civilisée». «Nous ne touchons à personne et nul ne doit toucher à la dignité et à la moralité des gens», assène-t-il. «Cela est interdit, surtout lorsqu'il s'agit de la dignité dune femme», ajoute Sellal, qui fait sans doute ici référence aux dernières attaques du président du MSP, Abderrazak Mokri, contre Louisa Hanoune, elle aussi candidate. D'ailleurs, il appellera sur scène le fils de Mahfoudh Nahnah qui était présent dans la salle et louera le combat de son père «qui a joué un grand rôle dans la concrétisation du projet de la Réconciliation nationale». Abdelmalek Sellal, qui divulgue un autre aspect du candidat Bouteflika, insistera sur la préservation de l'unité nationale et rendra hommage à l'Armée nationale populaire (ANP) pour ses efforts soutenus dans la défense et la préservation de la stabilité du pays et de la souveraineté nationale. «Il faut que nous soutenions l'ANP et les services de sécurité», dit-il à ce propos, ajoutant que le programme du candidat Bouteflika accorde un volet important à la professionnalisation et la modernisation de l'ANP pour qu'elle puisse s'acquitter de ses missions dans les meilleures conditions. Il développera ensuite d'autres points forts du programme du candidat Bouteflika, comme la lutte contre la corruption «et la bureaucratie qui nous ligote comme des moutons». Sur ce thème de la lutte contre la corruption qu'il avait longuement d'ailleurs développé la veille à Ouargla, Abdelmalek Sellal fera allusion aux bureaucrates coupables d'avoir dévié le pays de ses valeurs ancestrales : «Je ne comprends pas comment depuis 1962, à chaque fois, on change les lois», dit-il, rappelant par exemple les difficultés rencontrées par les citoyens dans toutes les administrations. S'il promet de combattre toutes les formes de bureaucratie, il dira aussi que Bouteflika luttera contre les phénomènes qui ont semé le désespoir parmi les jeunes, tout en incitant ces derniers à ne pas se laisser infiltrer ou manipuler par ceux «qui ne veulent pas de bien à l'Algérie». À ces jeunes, Sellal qui parlera encore une fois du renouveau national «et des larges acquis que va consacrer la prochaine révision constitutionnelle», répétera que le candidat Bouteflika a décidé de passer le flambeau à cette catégorie (génération post-Indépendance) que l'université algérienne a désormais formée. Il les appellera à faire confiance à Bouteflika «le réconciliateur». «L'élite doit désormais jouer son rôle», fait observer Sellal, qui explique que l'Algérie ne doit plus revenir en arrière. Problème de Ghardaïa, emploi, découpage administratif La veille, à Ouargla et Touggourt, Abdelmalek Sellal aura brassé large pour transmettre cinq messages. De la problèmatique de l'emploi au nouveau découpage administratif, en passant par l'unité nationale et le conflit communautaire à Ghardaïa – même s'il a été chahuté par un groupe de chômeurs à la fin de son meeting à Ghardaïa – a rassuré les jeunes à propos de l'emploi que les décisions prises dans ce cadre seront toutes appliquées «à la lettre». Aussi et dans le même ordre d'idées, il promet même des sanctions conformément à la loi contre les entreprises, et surtout les société de sous-traitance qui n'appliqueront pas ces mesures . Développant un discours nationaliste, il dira qu'il n'y a pas de différences entre le Nord et le Sud, et que toutes les régions du pays seront traitées équitablement. A ce propos, il rappellera notamment le rôle des habitants de Ouargla qui sont sortis un certain 27 février 1962 pour dire non à la politique du colonialisme français qui voulait séparer le Sud du Nord du pays. «Si Bouteflika est élu, cette journée sera décrétée journée de l'unité nationale», révèle-t-il. un peu plus tard à Touggourt, il révélera un autre projet de Bouteflika, celui du découpage administratif. «La ville de Touggourt a connu une grande expansion et elle est devenue aujourd'hui un pôle industriel important dans la région du Sud. De ce fait, elle mérite d'être érigée au statut de wilaya», a-t-il lancé. Evoquant ce qui se passe à Ghardaïa, Sellal a estimé que ce problème pourra trouver une solution dans le cadre du dialogue et de la concertation, car dans cette wilaya, «rien ne prête à la division ou à la désunion», a-t-il précisé. Il a rappelé, à ce propos, que le programme du candidat Bouteflika fait de la préservation de l'unité nationale une priorité. Pour Sellal, le problème de Ghardaïa sera «réglé». Enfin, il est utile de préciser que la rencontre de proximité qu'allait tenir Sellal hier à El Khroub a été annulée. Renseignements pris, il s'agit en fait d'un «changement de programme». Il ne devrait désormais animer que les meetings au niveau des chefs-lieux. Les autres membres du staff se chargeront de la proximité.