«La visite du secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères, John Kerry, en pleine campagne électorale en Algérie n'a rien d'anodin. Il est venu faire du chantage aux autorités algériennes», a réaffirmé, hier, Ramdane Taazibt, député du Parti des travailleurs (PT) et représentant de la candidate à la présidentielle, Louisa Hanoune. Invité hier au Forum du quotidien El Moudjahid, Taazibt a mis l'accent sur l'urgence de s'interroger sur les véritables raisons de la visite de John Kerry en Algérie. «C'est légitime de se poser des questions sur les vraies raisons de sa visite en pleine campagne électorale. Sa visite est motivée par le souci d'impliquer l'ANP dans les conflits qui secouent les pays situés à nos frontières, notamment le Mali et la Libye», a-t-il indiqué, ajoutant que «l'ANP ne quittera pas les frontières, surtout en cette période de compagne électorale». Il a, a ce titre, qualifié la course à la présidence de «danse» et différente des précédentes, car elle se déroule dans un contexte géopolitique «instable». «Nous avons mis toutes nos forces dans cette campagne électorale intense qui se déroule dans un climat géopolitique fragile car plusieurs dangers extérieurs et intérieurs menacent notre pays, notamment le système capitaliste», a relevé Taazibt. «La situation politique est lourde. C'est une élection importante et nous risquons d'aller vers le chao si nous ne prenons pas des mesures drastiques.» En outre, le député du PT a averti sur les dangers engendrés par l'internationalisation de la politique. Il a cité comme exemple la situation de crise au Mali et en Irak. «C'est une extrême gravité que des voix algériennes, qui ont occupé des postes importants, fassent appel aujourd'hui à l'intervention étrangère pour régler leurs conflits politiques», a-t-il déploré, ajoutant : «Nous le savons tous que l'internationalisation de n'importe quel problème mène à l'anarchie.» Réagissant, par ailleurs, aux partis politiques qui appellent à la transition, l'intervenant a fait savoir que la solution «magique» n'est pas forcément la transition. «Nous avons vu ce que la transition a causé chez nos voisins. Leur situation est passée du mal au pire, car sur le plan économique le pouvoir d'achat a connu une baisse record en Tunisie. Ce qui n'était pas le cas avant», a-t-il argué. «La seule transition, selon lui, est de passer à une seconde république en préservant les acquis de l'indépendance sur le plan social et économique.»