Le docteur Mohamed Soltani, président de la commission médicale du COA et président de la commission scientifique et de recherche de l'Association internationale de boxe amateur (AIBA), nous explique le cheminement d'un test antidopage selon le code mondial en vigueur. Cet expert international, qui a été un ex-président de la Fédération algérienne de boxe, a fait du combat contre ce fléau son cheval de bataille. «Les ruses utilisées par les athlètes à travers le monde sont multiples, ce qui nous donne du fil à retordre en tant que médecin contrôleur», a tenu à expliquer le docteur Soltani. Interrogé sur les procédures à suivre quant à un contrôle antidopage, l'expert international n'y va pas avec le dos de la cuillère : «Les instances internationales accentuent au même rythme la cadence de l'évolution et du trafic qui existe, et ce, dans toutes les disciplines.» Pour rappel, il existe huit règles où l'athlète peut être déclaré positif, et ce, à travers une liste définie par la Wada qui énumère les produits prohibés. Cette liste est «enrichie» au mois de janvier de chaque année, eu égard aux «nouveautés» pharmaceutiques et parapharmaceutiques qui envahissent le marché. A cet effet, les contrôles sont à leur tour intensifiés pour garantir le bon déroulement des compétitions. Les tests antidopages sont scindés en deux, à savoir les tests durant la compétition et les tests hors compétition qui s'effectuent selon des procédures bien définies au préalable. Et c'est sur ce sujet justement que le docteur Soltani s'est exprimé : «Il faut savoir que les tests en général sont effectués par un médecin contrôleur et une escorte qui est tenue de suivre l'athlète durant tous ses déplacements.» Pour ce qui est du cheminement lors des compétitions, ce dernier est comme suit : «Nous sommes tenus d'abord d'aviser l'athlète à contrôler ou son manager en lui remettant deux formulaires à signer, où est mentionné son nom et la discipline qu'il pratique. Ensuite, l'athlète est placé sous escorte loin du monde. Lui donner de l'eau pour s'hydrater avant qu'il ne soit conduit dans un urinoir accompagné d'un médecin contrôleur. Une fois le flacon plein, la répartition se fait sur dix autres, car chaque échantillon subit un test différent de l'autre. Les flacons sont scellés et envoyés au laboratoire chargé du dépistage. Ils ne portent pas le nom de l'athlète, mais juste un numéro de code. Et là l'athlète est contrôlé positif ou négatif. Après cela, son dossier est remis à la fédération de son pays et la fédération internationale de la discipline, accompagné d'un rapport détaillé.» Les disciplines à risque S'agissant d'un contrôle hors compétition, en d'autres termes inopiné, le docteur Soltani indique que «l'athlète n'est pas averti à l'avance. Ce genre de contrôle s'effectue sur des athlètes de haut niveau ou encore ceux des disciplines à risque, telles que la boxe, le judo, le bodybuilding ou encore l'athlétisme». Car il faut savoir «qu'il existe des produits dont l'effet ne se voit pas le jour de la compétition, comme il y a des produits prohibés qui ont un effet lors de la phase de préparation de l'athlète. Il donne à ce titre l'exemple de l'athlète américaine Marion Jones qui a effectué durant sa carrière 167 tests tous négatifs ; mais à l'occasion d'aveux, elle a déclaré qu'elle a toujours fait usage de produits interdits sans que les laboratoires s'en rendent compte». Cependant, des exceptions sont prévues par le code mondial antidopage. Le docteur Soltani expose le cas d'un athlète malade qui suit un traitement durant la période de compétition et dont les médicaments qu'il prend sont interdits. «Le code mondial lui permet à juste titre de se soigner et de continuer la compétition sous condition de présentation d'un certificat médical dûment établi par un médecin contrôleur homologué par l'instance internationale.»