Le plus jeune des six candidats de l'élection présidentielle, Belaïd Abdelaziz, a reconnu que les Algériens se désintéressent réellement du rendez-vous électoral du 17 avril prochain. Il explique cette «tiédeur» par le fait que le citoyen algérien est convaincu que tout est verrouillé et que le jeu est fermé et c'est Abdelaziz Bouteflika qui l'emportera. Pourquoi Belaïd Abdelaziz est-il toujours en course? Le leader du Front El Moustakbel et candidat à la prochaine élection présidentielle a exposé ses arguments devant les journalistes, hier, au Forum d'El Moudjahid. Estimant que le boycott ne servira à rien, en se référant à des expériences déjà passées. «Rester chez soi ou quitter le pays ne changera nullement la donne; ce qui reste, selon Belaïd, est de militer jusqu'à la mort». «Il faut se battre et il ne faut surtout pas laisser la chaise vide». Pour Belaïd, les temps ont changé. «Celui qui n'a pas osé dire je suis contre Bouteflika en 2009, aujourd'hui, il le dit publiquement». Pour le candidat à la présidentielle, le combat n'est pas contre Bouteflika, mais contre la fraude qui déroute cette démocratie, a-t-il souligné. Pour ce qui de la campagne électorale qui entame sa deuxième semaine, le conférencier a fait état de dépassements, notamment en matière d'utilisation de moyens publics au profit du candidat Bouteflika. Et de préciser que la mobilisation de l'ensemble des ministres en exercice dans la campagne électorale est une preuve de dépassement, répondant ainsi au ministre de l'Intérieur, Tayab Belaïz, qui défend l'impartialité de l'administration. Mais tout ceci ne décourage pas le plus jeune des candidats à la présidentielle. Il a affirme qu'il a un esprit de vainqueur et insiste que les militants du Front EL Moustakbal veulent vraiment exercer le pouvoir. Belaïd appelle les universitaires, les intellectuels, hommes et femmes de science, les élites du pays en général, à s'affirmer pour opérer un changement, pour aller vers un consensus national. «Les cadres et les intellectuels doivent investir les assemblées populaires, de wilayas et des communes», a-t-il mentionné. Abdelaziz Belaïd s'est rendu à la fin de la conférence à la wilaya de Tizi-Ouzou à la rencontre des citoyens. «On doit convaincre les Algériens d'aller voter et choisir le meilleur candidat et de leur expliquer notre programme et notre démarche», a-t-il souligné en invitant les élites du pays ainsi que la société civile à «enrichir» son programme. Un programme diversifié mais qui met en exergue deux priorités qui sont, selon le candidat, à la portée de notre pays à court terme : le secteur de l'agriculture avec la promotion l'industrie agroalimentaire et celui secteur du tourisme. Pour Belaïd, «la paix ne s'achète pas» et «l'économie de façade ne garantit pas la souveraineté». Evoquant l'attaque ayant ciblé le bureau de son parti à Djelfa, le candidat à la présidentielle a affirmé que « ceux qui sont derrière les auteurs de cette attaque, veulent pousser notre parti à la violence mais nous adaptons un principe, on ne doit pas aller d'un extrême à l'autre». «Les jeunes arrêtés à mes yeux, sont des innocents. Il y a de la manipulation, il y a aussi de l'argent», a-t-il affirmé en insistant qu'on doit rester vigilant et bannir toute forme de violence.