Moscou a rejeté hier les sanctions sous toutes leurs formes et dans toutes leurs manifestations, y compris les sanctions annoncées par les Etats-Unis et l'Union européenne, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en visite à La Havane. «Nous rejetons les sanctions sous toutes leurs formes et dans toutes leurs manifestations, y compris les sanctions annoncées contrairement au bon sens par les Etats-Unis et l'Union européenne, suite aux événements en Ukraine», a indiqué M.Lavrov, entamant des négociations avec son homologue cubain Bruno Rodriguez. Un coup d'Etat s'est produit à Kiev le 22 février 2014. La Rada suprême (Parlement) a destitué le président Viktor Ianoukovitch, réformé la Constitution et fixé l'élection présidentielle au 25 mai. Moscou a contesté la légitimité des décisions de la Rada, alors que l'Occident a soutenu les nouveaux dirigeants ukrainiens. Les Etats-Unis et l'UE ont adopté le 17 mars des sanctions contre des hommes politiques et d'affaires russes et la banque Rossia en réaction à l'adhésion à la Fédération de Russie de la république de Crimée, jusque-là faisant partie de l'Ukraine. Parmi les sanctions figurent des gels d'avoirs et des interdictions de visas. Lundi 28 avril, les Etats-Unis ont élargi leur liste noire de personnes et sociétés frappées par les sanctions, y ajoutant sept hommes d'affaires et 17 sociétés russes. De leur côté, les 28 pays de l'UE ont élargi à Bruxelles la liste noire des Russes dont les actifs à l'étranger seront gelés et qui seront interdits de séjour en Europe. Ils ont également évoqué la phase économique des sanctions contre la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en visite à La Havane, s'est prononcé hier en faveur du règlement le plus rapide possible de la situation en Ukraine par le biais d'un dialogue national. «Nous intervenons pour le règlement le plus rapide possible à travers un dialogue national», a déclaré le chef de la diplomatie russe au début de négociations avec son homologue cubain Bruno Rodriguez. Et de remercier M.Rodriguez du «soutien apporté à la position de Moscou sur la situation en Ukraine, suite à un coup d'Etat approuvé par les pays d'Occident». Les Etats-Unis, qui accusent Moscou de violation de l'accord de Genève sur l'Ukraine, ne respectent pas eux-mêmes les clauses de ce document, a déclaré de son côté le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. «La question est que les autorités à Kiev et leurs sponsors, j'oserais même dire les marionnettistes siégeant à Washington et dans plusieurs capitales européennes, doivent suivre intégralement cette déclaration et la mettre en œuvre. Ils nous accusent de négligences en la matière, tandis qu'eux-mêmes n'ont fourni aucune preuve convaincante du respect de l'accord de Genève», a-t-il indiqué dans une interview au journal en ligne Gazeta.ru. M.Riabkov, le désarmement du groupe ultranationaliste Pravy Sektor (Secteur Droit) et la libération des rues et des places illicitement occupées constituent le noyau des ententes atteintes à Genève. «Nous ne pouvons pas tolérer une situation où toute la pression politique et toutes les critiques sont dirigées contre les manifestants du sud-est de l'Ukraine, comme si rien n'avait poussé ces gens à adopter cette forme extrême de protestation. Organisez un processus politique qui aboutisse à une réforme constitutionnelle en Ukraine. Sur cette base, des élections, des référendums et toutes autres formes [d'expression] sont possibles», a conclu le diplomate russe.