La flambée actuelle des prix de la pomme de terre sur le marché «sera atténuée» dès l'entrée de la production de la saison en avril, a indiqué hier le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et de Développement rural, Sid Ahmed Ferroukhi. «Je tiens à préciser qu'avec l'entrée de la production de la pomme de terre de la saison en avril, la situation sera atténuée et les prix seront revus à la baisse», a indiqué M. Ferroukhi à la Radio nationale. Le prix de ce produit de première nécessité a connu une hausse importante atteignant 70 dinars le kilo dans certains marchés de la capitale, constate-t-on. Outre les fortes pluies ayant empêché les agriculteurs de récolter leur production à temps, cette hausse est due aussi au fait que «le produit vendu sur le marché est issu de la période d'arrière-saison», explique-t-il. «Ce qui est sûr, c'est que la grande partie de la production se fait pendant la saison et nous avons la période d'arrière-saison qui constitue un tiers ou un peu plus de la production», a-t-il ajouté. «Le niveau actuel des prix devrait se situer un peu plus bas mais on ne peut pas considérer qu'un produit hors saison ait le même prix que celui de sa saison», a ajouté ce responsable. Ce dernier a plaidé la diversification des variétés à même d'intensifier la production et répondre ainsi à des marchés qui fonctionnent sur des flux tendus. A cet effet, on compte passer à une production de 40 millions de quintaux au moins par an afin de permettre de développer, pendant l'arrière-saison, un système de stockage de la pomme de terre comme celui de la saison. Evoquant le système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac), M. Ferroukhi a rappelé que sa mise en place en juillet 2008 a permis de réaliser des excédents de production pendant la saison tout en empêchant les prix de s'effondrer, et a aidé les agriculteurs à reconduire en arrière-saison ce qui est consommé actuellement. Le dispositif a ainsi permis de stocker, jusqu'à fin décembre 2008, une quantité de 120 000 tonnes de pomme de terre. Stockage : récupération des moyens des ex-Onafla et Onapsa Concernant les capacités de stockage, M. Ferroukhi a indiqué qu'elles sont estimées à près de 2 millions m3, soit l'équivalent de 700 000 tonnes de pommes de terre, en ajoutant que les pouvoirs publics ont décidé dans le cadre de la nouvelle politique agricole de récupérer les moyens du froid détenus par l'ex-Onafla et de l'ex-Onapsa, évalués à près de 300 000 m3. «Nous allons construire le système de régulation à partir de ce maillon du froid. C'est dans les cinq prochaines années que nous allons établir notre système de régulation», a-t-il avancé. L'intervenant mettra également la flambée des prix des autres produits maraîchers sur le compte des produits hors saison.