Certainement les deux dates les plus importantes de l'histoire de l'Algérie. La première, celle qui a vu le peuple algérien se soulever comme un seul homme pour libérer le pays. Une guerre des plus aveugles qui s'est soldée par le martyre de plus d'un million et demi d'Algériens, des milliers de veuves et d'orphelins et des milliers d'autres personnes déplacées. La seconde, la date de la libération totale du pays du joug colonial, de l'indépendance du pays, acquise à prix fort. Entre ces deux dates une autre, d'importance aussi grande, celle du 19 mars 1962, date de cessation des opérations militaires et de toute action armée sur l'ensemble du territoire algérien. Une date victorieuse à marquer aussi à l'encre rouge, qui a vu la concrétisation des accords d'Evian, tenus la veille dans la ville du même nom. Ces accords entre des représentants de la France et ceux du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) concrétisaient le premier pas vers un cessez-le-feu et mettaient un terme à huit années d'une guerre meurtrière. Ces accords, ou plus officiellement la Déclaration générale des deux délégations du 18 mars 1962, l'Algérie de l'époque n'étant pas reconnue en tant qu'Etat pour pouvoir signer un document d'ordre juridique, furent arrachés après d'âpres négociations et force diplomatie. La première portait sur l'accord de cessez-le-feu qui entrait en vigueur le lendemain. La seconde comprenait plusieurs conditions dont la tenue d'un référendum d'autodétermination dans un délai de trois mois minimum et six mois maximum. Durant la période de transition, un exécutif et un haut commissariat représentant l'Etat français étaient mis en place pour continuer à gérer le pays. De l'autre, la libération de tous les prisonniers dans les vingt jours qui suivirent, suivie d'une amnistie générale pour tous. Le 18 avril 1962 a vu la tenue du référendum portant sur l'approbation ou non des accords d'Evian. Les résultats du scrutin donnaient 90,81% de oui pour l'acceptation de l'indépendance pour les habitants d'Algérie et 9,19% seulement contre.La période qui va s'en suivre va s'accompagner d'une autre étape douloureuse, celle des attentats perpétrés par l'Organisation armée secrète (OAS). Une entité qui était contre ces accords et refusait de quitter l'Algérie. Une étape faite de rancœur et de haine qui n'a fait qu'envenimer les relations entre les deux pays, alors qu'il ne s'agissait ni plus ni moins que d'une question de souveraineté pour l'Algérie. Une Algérie encore plus décidée à reconquérir ses richesses, toutes ses richesses, y compris le Sahara. Cette partie de son territoire que la France avait voulu garder par ruse, au-delà de 1962, les accords d'Evian contenant des clauses «secrètes» qui ont permis à l'ancienne colonie de rester cinq années supplémentaires en Algérie. Ce qui lui a permis d'achever son programme «Force de frappe» et d'expérimenter de nouvelles armes chimiques et bactériologiques. Sa cible : la population locale qui garde des séquelles à ce jour, alors que des parlementaires français ont voté une loi glorifiant la colonisation. C'est dire pourquoi le poids de l'histoire pèse toujours sur le devenir de la coopération entre les peuples de l'ancienne colonie et celui du pays colonisé.