Les invitations à une large concertation sur la révision de la Constitution ont été adressées jeudi, par la présidence de la République, à 150 partenaires constitués notamment de partis politiques, organisations et associations nationales et représentants de diverses corporations, en vertu de la décision du président Abdelaziz Bouteflika, prise le 7 mai dernier, en Conseil des ministres. Le président Bouteflika avait annoncé lors de ce Conseil des ministres que les partis politiques, les personnalités nationales, les associations seront rendus destinataires à la mi mai des propositions d'amendements dégagées par la Commission d'experts" sur la révision de la Constitution. Il avait souligné que ces interlocuteurs seront, invités, début juin prochain, à des rencontres à la présidence de la République, "pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu'ils auront eu le temps d'étudier". La conduite de consultations confiée au ministre d'Etat, Directeur de Cabinet de la présidence de la République, sous l'autorité du chef de l'Etat, sera entourée de "transparence", et ce afin de "permettre à l'opinion d'en suivre le déroulement", avait-il indiqué. Les rencontres se tiendront le mois prochain, à des dates à convenir entre les parties invitées à cette large consultation. Evoquant la suite à donner à ces consultations autour de chantier qui ne fera l'objet d'"aucune limite préalable", le chef de l'Etat avait expliqué qu'un projet consolidé de révision constitutionnelle sera élaboré, en prenant en considération les vues et propositions des partenaires. Ce texte fera alors l'objet de la procédure relative à la révision constitutionnelle, sur le fondement de l'article 174 ou 176 de la Loi fondamentale en vigueur", avait-il dit, estimant que "la révision constitutionnelle est un moment important dans la vie de la Nation" et "mérite donc le concours de tous les acteurs politiques, dans le respect des différences et même des divergences tout à fait acceptables dans notre pays qui s'enorgueillit du niveau déjà atteint par son pluralisme démocratique". L'article 174 de la Constitution stipule que La révision constitutionnelle soit soumise par référendum à l'approbation du peuple, alors que l'article 176 prévoit que le projet de révision constitutionnelle peut être soumis directement au vote du parlement sans passer par la voie référendaire. Les partis politiques ont réagi différemment, à l'annonce de ce chantier qualifié de "prioritaire" lancé par le chef de l'Etat, aussitôt réélu pour un quatrième mandat. Trois tendances se sont dégagées lors: les formations politiques ayant soutenu la réélection du chef de l'Etat, qui ont accueilli favorablement, l'ouverture de ce chantier, celles qui y ont exprimé des réserves, soutenant que leurs positions respectives seront exposées une fois connu le contenu des amendements, et enfin, une minorité d'entre elles, qui refusent d'adhérer à la démarche présidentielle la conditionnant à une "reconstruction d'un consensus national". Les partis favorables à ces consultations tout comme ceux attendant le contenu des amendements de révision constitutionnelle dont ils ont été destinataires, ont prévu de tenir dans les prochains jours, des rencontres sur la question, pour y dégager leurs propositions respectives pour les uns, et pour les autres, leurs positions vis-à-vis de ce chantier.