Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE) devaient se réunir au sommet hier soir à Bruxelles afin de répondre à l'«inquiétude» exprimée lors des élections européennes marquées par une montée en puissance des partis de droite et d'extrême-droite en Europe. «Le moment est venu de changer les politiques européennes», a notamment réagi le chef du gouvernement italien Matteo Renzi qui s'est adjugé une victoire spectaculaire aux élections européennes, obtenant avec son Parti démocrate (PD) l'un des meilleurs scores européens pour une formation de centre gauche et parvenant à damer le pion aux eurosceptiques de Beppe Grillo. Le PD l'emporte avec 40,8% des voix contre 21,2% pour le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) de Bepe Grillo, et enverra 31 députés (sur 73) au Parlement de Strasbourg. Loin derrière le PD, à 16,8%, pointe Forza Italia (FI, centre droit), la formation de l'ancien chef de gouvernement italien Silvio Berlusconi, inéligible et privé de droit de vote après une condamnation pour fraude fiscale. M. Renzi demande une réponse européenne «rapide» et veut mettre à profit le semestre de présidence italienne des réunions ministérielles de l'UE à partir du 1er juillet pour lancer des actions pour débloquer rapidement la désignation des nouveaux dirigeants des institutions de l'UE et de fixer un programme d'actions européennes, pour la relance, l'emploi et la gestion des flux migratoires. La chancelière allemande, Angela Merkel, a elle aussi regretté la montée des europhobes après la victoire de son parti dimanche, en affirmant que la meilleure réponse était une politique en faveur de l'emploi. «Maintenant, il s'agit de reconquérir ces électeurs (...) Une politique de compétitivité, de croissance et d'emplois est la meilleure réponse au mécontentement», a-t-elle précisé lundi à Berlin.