Des ateliers de menuiserie, des abattoirs, des salles de jeu, des petites fabriques de boissons alimentaires, des unités de recyclage des produits en plastique et du caoutchouc, des garages de mécanique et des ateliers de soudure ou de ferronnerie… Ce sont là quelques-unes des activités dites classées qui foisonnent à travers les localités de la wilaya de Béjaïa. En principe, celles-ci obéissent à des autorisations spéciales accordées par les pouvoirs publics, suite à des enquêtes commodo et incommodo, diligentées par les autorités pour savoir si ces activités ne causeront pas de nuisances ou si, au contraire, elles peurront induire des conséquences néfastes sur la santé publique et l'environnement. Force est de constater, cependant, que des ateliers poussent comme des champignons dans les quartiers populaires, sans que personne daigne lever le petit doigt. Est-ce par ignorance ou par négligence ? Les deux peut-être. Nuisances sonores En tout cas, rares sont ceux qui le savent en s'opposant à l'implantation d'une activité régie par la loi. Avoir, entre autres, un menuisier comme voisin est la pire des choses qui puisse arriver. Ses machines poussent des bruits stridents à longueur de journée. Sans omettre les déchets qu'elles dégagent. Cela cause des nuisances sonores et des rejets qui peuvent causer des problèmes respiratoires. Dans ce cadre, les abattoirs clandestins sont des lieux qu'il y a lieu de placer sous haute surveillance. Ils constituent, en effet, un danger pour la santé des riverains. Le sang des ruminants, leurs déjections et les mouches et moustiques qui y pullulent sont vecteurs de beaucoup de maladies dont certaines peuvent être mortelles. Les salles de jeu ne sont pas en reste, puisqu'elles causent elles aussi des nuisances. Pis encore, des propriétaires les transforment en «discothèques» en diffusant des chansons de piètre qualité avec sonorisation à fond, jusqu'à déranger le voisinage. Il est très difficile pour les riverains de faire comprendre, à des jeunes survoltés, qu'il faut respecter la quiétude des voisins. «Allez vous plaindre !», c'est tout ce que le voisin entend comme réponse de la part des jeunes qui ont perdu leurs repères sociaux. Aussi, ces salles jouent un rôle non négligeable dans la déperdition scolaire. Des élèves y élisent domicile dès qu'ils sortent de l'école. Dans l'irrégularité totale Pour leur part, les unités de recyclage des déchets solides enveniment avec leurs émissions l'atmosphère et l'environnement immédiat, alors qu'elles sont censées avoir des filtres à gaz. A la lumière de ce constat, des interrogations coulent de source : ces activités régies par la loi sur l'environnement ont-elles reçu l'aval des différentes autorités de la wilaya ? Car, dans toutes les villes et villages de la wilaya de Béjaïa, ce genre de professions est présent en force dans les quartiers populaires et populeux. Y a-t-il complaisance pour des objectifs inavoués ou s'agit-il d'un laisser-aller qui ne dit pas son nom ? La santé publique est-elle insignifiante à ce point-là ? Autant de questions qui restent posées. Cependant, une chose est sûre, la plupart des personnes qui pratiquent ces activités, dites classées, le font dans l'irrégularité. Il s'agit surtout des abattoirs clandestins et des salles de jeu. N'est-il pas temps pour les pouvoirs publics de faire «le grand ménage» dans ces activités ?