La consolidation des principes démocratiques, à travers l'indépendance de la justice, l'édification de l'Etat de droit, la protection des libertés collectives et individuelles, et du multipartisme, ont constitué les principaux axes abordés lundi au deuxième jour des consultations sur la révision de la Constitution. Quatre rencontres ont eu lieu avec le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia qui mène ces consultations. Il s'agit du président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, et l'ancien vice-Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni. Me Ksentini a souligné que l'indépendance de la justice représentait "la condition sine qua non" pour l'instauration d'une "réelle" démocratie et l'édification de l'Etat de droit. Pour lui, cet aspect revêt "une importance extrême" pour éviter une "démocratie de façade". Par ailleurs, Me Ksentini a indiqué que la rencontre était aussi une occasion pour évoquer d'autres questions dont la nature du régime, les libertés individuelles et collectives et la liberté de la presse. De son côté, M. Ziari, a plaidé pour un régime présidentiel ou semi-présidentiel qui "garantira un équilibre entre les pouvoirs et définira leurs prérogatives", relevant que ses principales propositions ont concerné la nature du régime. Il a estimé que "le moment est venu pour donner plus d'efficacité au multipartisme", ajoutant, en outre, que la rencontre était une occasion pour aborder d'autres questions inscrites dans le cadre de la consécration de la démocratie, dont celles relatives à la promotion de la femme dans les hautes fonctions de l'Etat. Pour sa part, le président du Front El Moustakbal, a appelé à élaborer une Constitution démocratique et consensuelle dont l'adoption se fera par un référendum populaire. Parmi les priorités de sa formation politique pour la Loi fondamentale de la République, M. Belaïd a cité l'indépendance de la justice à travers, notamment, l'élection des présidents du Haut conseil de la magistrature et du Conseil constitutionnel au lieu d'être désignés, et l'instauration d'un équilibre entre les pouvoirs par un Parlement qui doit être, a-t-il dit, "fort". L'ancien vice-premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni, a quant lui, estimé que la future Constitution "doit s'inscrire dans la durée de manière à assurer une stabilité et des programmes de développement à long terme". M. Zerhouni, invité à la concertation sur la révision de la Constitution en tant que personnalité nationale, a jouté que la préparation de la Constitution doit tenir compte de la "période particulière et délicate que traverse l'Algérie qui est caractérisée par beaucoup de défis et enjeux" liés essentiellement au contexte sécuritaire de la région. Le 15 mai dernier, la présidence de la République avait adressé des invitations à 150 partenaires constitués notamment de partis politiques, organisations et associations nationales et représentants de diverses corporations, en vertu de la décision du président Bouteflika, prise le 7 mai dernier, en Conseil des ministres. Les invitations ont été acceptées par 30 personnalités sur 36 destinataires, 52 partis politiques sur 64 invités, toutes les 37 organisations et associations nationales destinataires d'une invitation et les 12 professeurs d'université sollicités.