Avec le lancement du chantier constitutionnel, les propositions pullulent. Pour les juristes, l'indépendance de la justice doit être pleinement consacrée dans la future Loi fondamentale du pays. Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), a souligné hier à Alger que l'indépendance de la justice représente "la condition sine qua non" pour l'instauration d'une réelle démocratie et l'édification de l'Etat de droit. Dans une déclaration à la presse à l'issue de sa rencontre avec le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, dans le cadre des consultations sur le projet de révision de la Constitution, Me Ksentini a précisé avoir axé ses propositions sur l'indépendance de la justice et des magistrats dans l'accomplissement de leur mission. Pour lui, cet aspect revêt "une importance extrême" pour éviter une "démocratie de façade". Par ailleurs, Me Ksentini a indiqué que la rencontre était aussi une occasion pour évoquer d'autres questions dont la nature du régime, les libertés individuelles et collectives et la liberté de la presse. Enfin, il a mis en avant l'importance de ses consultations sur la révision de la Constitution. Le 15 mai dernier, la présidence de la République avait adressé des invitations à 150 partenaires constitués notamment de partis politiques, organisations et associations nationales et représentants de diverses corporations, en vertu de la décision du président Bouteflika, prise le 7 mai dernier, en Conseil des ministres. Les invitations ont été acceptées par 30 personnalités sur 36 destinataires, 52 partis politiques sur 64 invités, toutes les 37 organisations et associations nationales destinataires d'une invitation et les 12 professeurs d'université sollicités. Notons, enfin, que la nouvelle Constitution va ainsi clore le train de réformes annoncées par le chef de l'Etat lors de son discours d'avril 2011 dans le sillage des révoltes arabes. Ces réformes ont touché le Code communal et de wilaya, la loi électorale, la loi sur les partis et la loi sur les associations, un texte permettant une meilleure représentation des femmes dans les assemblés élues, la loi sur l'information et enfin la révision de la Constitution.