Un cessez-le-feu a été signé mercredi entre l'armée et les rebelles chiites au nord de Sanaa, ont annoncé les autorités et le bureau de l'émissaire de l'ONU au Yémen Jamal Benomar, qui a aidé à la conclusion de cette trêve. L'accord prévoit la cessation à partir de mercredi des hostilités dans la région d'Amrane, au nord de la capitale, qui ont fait des dizaines de morts depuis la dernière flambée de violence fin mai, a indiqué l'agence officielle Saba. Il prévoit également l'arrêt de l'envoi de renforts des deux côtés, le déploiement d'observateurs militaires neutres et la réouverture de la route reliant Amrane à Sanaa, selon la même source. Dans un communiqué, M. Benomar a exhorté les deux parties à respecter les termes de cet accord de manière à rétablir la sécurité dans la région. Plusieurs trêves conclues dans le passé entre les deux parties n'avaient pas été respectées. Les combats dans la région d'Amrane, à une cinquantaine de kilomètres de Sanaa, s'étaient intensifiés ces derniers jours. Lundi et mardi l'armée de l'air a mené des raids contre les positions des rebelles d'Ansarullah dans la région, alors que les troupes au sol tentaient de les déloger d'une position qui commande la route vers Sanaa. L'aviation est intervenue en soutien aux forces du 310e bataillon de l'armée et à leurs alliés tribaux, confrontés aux rebelles chiites, ou houthis, épaulés par des combattants tribaux. Les rebelles chiites d'Ansarullah sont fortement implantés dans le nord du pays et contrôlent la province de Saada. Ils sont soupçonnés de chercher à gagner du terrain pour élargir leur zone d'influence dans le futur Etat fédéral, qui doit compter six provinces. Ils avaient pris début février, après des affrontements ayant fait 150 morts, certaines localités de la province d'Amrane, en délogeant le clan des Al-Ahmar, les puissants chefs de la confédération tribale des Hached.