Après plusieurs semaines d'affrontements par journaux interposés, Joseph Blatter et Michel Platini se retrouvent samedi et dimanche au Comité exécutif de la Fifa à Sao Paulo, la capitale économique duBrésil touchée par une grève du métro à l'approche du mondial. Joseph Blatter, président de la Fifa depuis 1998, et Michel Platini ont rendez-vous sur fond de "campagne" pour la présidence de la Fédération internationale de football, un an avant le scrutin, le 29 mai 2015 à Zurich. Blatter devrait profiter du Congrès de la Fifa mercredi prochain à Sao Paulo pour annoncer officiellement sa candidature à un cinquième mandat, tandis que Platini attendra août pour dévoiler ses intentions. L'opposition entre les deux hommes s'est cristallisée autour de l'attribution du Mondial-2022 au Qatar. Mi-mai, Blatter avait écarté les soupçons de corruption pour l'attribution de la Coupe du monde mais avait évoqué un puissant lobbying, notamment de Paris, parlant d'une "poussée politique". Il visait par ricochet le Français Michel Platini, seul membre du comité exécutif ayant révélé son vote pour le Qatar. Capitale économique du Brésil, Sao Paulo est le théâtre de cette pré-campagne pour la présidence de la Fifa. Cette mégapole de 20 millions d'habitants est également au centre de l'agitation sociale qui menace le bon déroulement du Mondial, dont le match d'ouverture Brésil - Croatie est programmé le 12 juin. La ville d'où partit la contestation sociale d'une ampleur historique qui enflamma le pays en juin 2013 s'apprête à affronter sa troisième journée sans métro, frappé par une grève, qui a été reconduite vendredi soir. Les employés n'acceptent pas les 8,7% de réajustement salarial annuel proposés par la direction et veulent au moins 12,2%. Le béton sèche, les équipes arrivent Vendredi, le conflit a dégénéré. La police a dispersé à coup de matraques et de bombes lacrymogènes des grévistes à la station Ana Rosa, l'une des plus centrales. La grève partielle et illimitée, qui affecte partiellement trois des cinq lignes du métro, touche des millions d'usagers dans la mégapole de 20 millions d'habitants. Des embouteillages parmi les pires de l'histoire de la ville, totalisant 251 kilomètres, ont été enregistrés vendredi matin à l'heure de pointe, soit encore plus que jeudi (209 km). La situation a été aggravée par la forte pluie qui s'est abattue sur la ville, où de nombreux feux de signalisation sont tombés en panne. Le métro est le principal moyen d'accès au stade Arena Corinthians, où sont programmés la cérémonie inaugurale et le match d'ouverture Brésil-Croatie, le 12 juin. Symbole des interrogations qui entourent le Mondial, l'Arena Corinthians est toujours entre les mains des ouvriers affairés aux derniers aménagements, à la suite d'innombrables retards. Alors que le béton finit de sécher à Sao Paulo, les équipes rejoignent leur camp de base. Après l'Italie ou les Pays-Bas vendredi, la Colombie, la Suisse, la Grèce, le Mexique et le Japon prendront leurs quartiers brésiliens. D'autres peaufinent leur préparation à l'écart. Ainsi, l'Espagne, tenante du titre, disputera un dernier match amical, face au Salvador alors que l'Angleterre jouera face au Honduras, respectivement dans le Maryland et à Miami, aux Etats-Unis.