Les autorités publiques veulent donner une nouvelle impulsion au secteur de l'agroalimentaire. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a annoncé hier plusieurs mesures et actions en vue de soutenir cette industrie et diminuer ainsi les importations alimentaires dont la facture a dépassé les 8 milliards en 2008. La direction générale de l'intelligence économique, des études et de la prospection du ministère de l'Industrie a réuni hier, lors d'une journée d'étude portant sur la contribution des industries agroalimentaires nationales à la sécurité alimentaire du pays, des opérateurs économiques et des hauts responsables, et ce, dans l'objectif de tracer une nouvelle démarche de développement. A l'occasion de cette rencontre, le ministre de l'Industrie, Abdelhamid Temmar, a fait part des dispositifs et actions mis en œuvre pour promouvoir l'industrie agroalimentaire. En effet, il a annoncé la constitution d'une assise institutionnelle avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour encourager l'intégration entre les deux domaines afin de parvenir à une «offre commune» aux opérateurs économiques investis dans cette filière.Cela fait partie également des orientations du président de la République axées sur l'encouragement de la production nationale. «L'Etat doit réguler le marché. Nous ne pouvons pas continuer à importer massivement des pays qui sont moins bien placés que nous dans le domaine de l'agriculture, alors que nous devrions être des exportateurs», a tenu à signaler d'emblée le ministre de l'Industrie.L'agroalimentaire constitue aujourd'hui 75% des produits consommés en Algérie. «Nous sommes dans une situation très dangereuse. En 2003, nous avons importé des produits agroalimentaires pour une valeur de 2,5 milliards de dollars. En 2008, c'est 8 milliards de dollars. Le montant est multiplié par quatre. C'est vous dire, incontestablement, que le marché algérien est très développé et que le pouvoir d'achat existe», fait-il savoir, tout en estimant qu'il n'est pas possible de développer le secteur agroalimentaire sans une agriculture développée.Pour relancer la production nationale, M. Temmar a annoncé un train de mesures et de dispositifs. Le programme de mise à niveau sera lancé incessamment avec un appui personnalisé aux politiques de formation, d'exportation et de management. «Le marché des produits alimentaires sera structuré. Nous voudrions promouvoir la substitution à l'importation. C'est aujourd'hui le focus de l'action du gouvernement», a-t-il indiqué.Avec le ministère de l'Agriculture, le département de l'industrie veut constituer une capacité institutionnelle pour une rencontre permanente entre les deux secteurs. Des coopératives pour les entrepreneurs Le ministère de l'Industrie projette de mettre en place un système de mutualités entre opérateurs. «Les entreprises peuvent se mutualiser pour créer des centres de stockage et effecteur des achats d'équipements, à l'instar des villages italiens», a annoncé le ministre avant d'ajouter que les pouvoirs publics comptent créer des centres techniques industriels. Des centres qui serviront, entre autres, à la formation et à l'acquisition des équipements nécessaires.