Des piles de dossiers de licenciements dans les entreprises publiques ornent toujours les bureaux des instances judiciaires algériennes. Ce qui a causé des préjudices à bien des familles, dont celles de ces travailleurs affiliés à l'entreprise mis «dehors» et «remplacés» par des sociétés de gardiennage. L'affaire traitée par le tribunal remonte à fin décembre 2008 quand des agents permanents d'une entreprise ont été destinataires d'une lettre de licenciement sans aucun motif valable. Ils ne se sont pas tus pour autant et se sont présentés au tribunal territorialement compétent pour recouvrer leurs droits légitimes. Leur avocat a demandé leur réintégration, car «une telle procédure est loin d'être légale. En vertu du code du travail en vigueur, un employé n'est mis à la porte que si toutes les tentatives de conciliation sont épuisées. De plus, un employé permanent ne peut être exclu qu'en cas de faute professionnelle grave, tel que stipulé par la loi. D'autre part, les agents en question n'ont pas bénéficié d'indemnités de licenciement. C'est donc un licenciement abusif puni par la loi», a expliqué l'avocat au magistrat. L'avocat de l'entreprise a, lui, joué la carte de l'intégrité. «Ces agents n'ont jamais été sérieux dans l'accomplissement de leurs missions.» Il sera écourté par le juge qui lui signifie que «sa thèse, qui repose sur des jugements de valeur, n'a rien de légal». Et d'ajouter : «Un responsable qui licencie des travailleurs et appauvrit des familles doit comparaître ici, devant nous, pour apporter des explications à la justice, car avec ce type de procédures, ce sera la jungle d'ici peu», a encore ajouté le magistrat. Après les délibérations le juge rend son verdict : réinsertion des agents à leurs postes de travail et payement d'une indemnité de 100 000 DA pour chaque agent, en sus d'une amende de 500 000 DA que l'entreprise doit verser au Trésor.