Des piles de dossiers concernant les licenciements dans les entreprises publiques stagnent toujours au niveau des instances judiciaires algériennes. Un souci qui a causé des préjudices à des familles en mettant «dehors» des travailleurs affiliés à l'entreprise pour les remplacer par des sociétés de gardiennage. L'affaire traitée par le tribunal remonte au mois de janvier de cette année, quand les agents d'une entreprise étaient destinataires de lettres de licenciement pour motif de fin de contrat. Enorme contradiction de la part des responsables de ladite société, puisque ces derniers sont permanents. Les agents ne se sont pas tus, ils ont traduit leurs doléances au tribunal territorialement compétent pour reprendre leurs droits légitimes. Représentés par un avocat, celui-là a plaidé pour la réinsertion de ses travailleurs, car selon sa base d'argumentation, «une telle procédure est loin d'être légale. En vertu du code du travail en vigueur, un employé n'est mis à la porte que si toutes les tentatives de conciliation sont épuisées. Et puis un employé permanent ne peut être exclu de son travail que sur la base d'une erreur grave, tel que stipulé par la loi. Ajouté à cela, les agents en question n'ont pas bénéficié d'une indemnité de licenciement. C'est un licenciement abusif puni par la loi», a expliqué l'avocat au magistrat. L'avocat de l'entreprise a, à son tour, développé sa thèse fondée sur des jugements de valeur : «Ces agents n'ont jamais été sérieux dans l'accomplissement de leur mission». Non recevable par le juge qui lui signifie qu'«elle ne repose sur rien de légal, mais sur des jugements de valeur». «Un responsable qui met dehors des travailleurs et appauvrit des familles doit comparaître ici devant nous pour apporter des explications à la justice, car avec ce type de procédure, ça sera la jungle d'ici peu», a encore ajouté le magistrat. Après les délibérations, le juge rend son verdict : «Réinsertion de ces agents à leur poste de travail et une indemnité de 100 000 DA pour chaque agent, plus une amende de 500 000 DA que l'entreprise doit verser au Trésor».