Des moudjahidine réunis, mardi à Alger, pour commémorer l'exécution de 22 chahids par la guillotine dans les prisons françaises, ont été unanimes à affirmer que ces exécutions constituaient "des crimes de guerre" commis par la France coloniale contre le peuple algérien durant la guerre de Libération. Intervenant lors de cette conférence organisée par l'Association "Machaal Chahid" pour commémorer la Journée nationale des chouhada guillotinés, le moudjahid et ancien membre du Haut Comité d'Etat (HCE), Ali Haroun, a affirmé que "l'exécution de nos héros constitue un crime de guerre". La France a "attendu 37 ans (1999) avant que son parlement ne reconnaisse que ce qui s'était passé entre 1954 et 1962 n'était autre que +la guerre d'Algérie+", a affirmé M. Haroun, pour qui l'application de ces peines de mort "est un crime de guerre". La partie française classait à l'époque les militants du FLN emprisonnés comme étant des "criminels de Droit commun" au moment ou les moudjahidine "voulaient être considérés comme des militants". A titre d'exemple, M. Haroun a cité le martyr Abderahmane Khelifi exécuté à l'âge de 17 ans (mineur)", ajoutant que l'occupant français avait "commis son crime en dépit des appels de plusieurs organisations internationales et personnalités". Dans le même contexte l'intervenant a mis l'accent sur les sacrifices consentis par les moudjahidine de la Fédération du FLN en France en faveur de la cause nationale, affirmant que le nombre des condamnations à mort en France était de 114 parmi près de 1.000 moudjahid à l'intérieur et l'extérieur du pays. De son côté, le moudjahid Ibrahim Ould Hammou a plaidé en faveur de la préservation de la mémoire de notre histoire en vue de la léguer aux générations futures.