Après le camouflet subi face aux Pays-Bas (5-1), l'Espagne doit se révolter mercredi à Rio (19h00 GMT) face à l'autre "Roja", celle du Chili, avec en cas de nouvel échec la possible humiliation d'une élimination prématurée du Mondial. Au Maracana, un sombre abîme guette les champions du monde: s'ils s'inclinent et si les "Oranje" ne perdent pas devant l'Australie à Porto Alegre, ils auront mathématiquement perdu toute chance de qualification en huitièmes, en même temps que leur couronne planétaire. Ils pourraient ainsi connaître le sort peu glorieux du Brésil en 1966, de la France en 2002 ou de l'Italie en 2010, trois tenants ayant lâché prise dès le premier tour. En revanche, un sursaut contre les Chiliens relancerait les hommes de Vicente Del Bosque, et d'autant plus si la victoire leur permet de résorber leur retard à la différence de but générale. Une fois digérée la déroute face aux Pays-Bas, les Espagnols ont assuré qu'ils allaient se racheter. "Nous croyons en nous, a prévenu le milieu de terrain Xabi Alonso. Nous sommes encore en vie et nous voulons démontrer que nous avons encore beaucoup de choses à dire". La mobilisation a débuté dès l'après-match, dans le vestiaire du stade de Salvador: le gardien et capitaine Iker Casillas, pointé du doigt pour sa prestation ratée, a pris la parole devant ses partenaires, "jetant les bases de la réhabilitation dont nous avons besoin" selon Del Bosque. Le lendemain, juste avant l'entraînement, on a vu le sélectionneur échanger longuement avec Casillas et le meneur de jeu Xavi, deux de ses hommes de base. Equipe 'suicidaire' contre bête blessée Même si Del Bosque a dit qu'il pourrait y avoir "deux ou trois changements" dans son onze de départ, on le voit mal sacrifier ces deux joueurs emblématiques. Il devrait a priori plutôt compter sur le sursaut d'orgueil de ses cadres et modifier son équipe seulement à la marge, avec les possibles titularisations du rapide Pedro en attaque et de Juanfran, latéral très offensif. Après tout, l'Espagne a déjà réussi un exploit similaire: battue d'entrée par la Suisse (0-1) au Mondial-2010, elle avait ensuite enchaîné les succès jusqu'au titre suprême. Dont un troisième match de poule remporté 2-1 face au Chili, son adversaire de mercredi. "Ce sera un match difficile, mais nous les connaissons bien, a rappelé Pedro. Le plus dangereux est l'intensité avec laquelle ils jouent". Avec son fort pressing, "suicidaire" selon Del Bosque, la "Roja" chilienne peut en effet poser des problèmes à son homologue espagnole. Mais elle peut aussi lui ouvrir des brèches en défense. "Nous devrons prendre un peu plus de risques, mais il faut être intelligents, analyse Xabi Alonso. Il faut savoir contrôler le match tout en marquant des buts." Pour le Chili, l'opportunité est belle. La bête espagnole est blessée et les joueurs de Jorge Sampaoli peuvent lui donner le coup de grâce tout en se qualifiant en huitièmes. "Ce serait bien de les éliminer, mais nous ne sommes pas venus pour ça, nous sommes venus pour être champions du monde", a asséné l'ambitieux milieu de terrain Arturo Vidal. Au Chili de démontrer qu'il a l'étoffe d'un vainqueur. Et à l'Espagne de prouver qu'elle en a l'orgueil.