Qui dit campagne dit affichage et de surcroît posters de toutes dimensions et couleurs, flyers, prospectus, dépliants et autres programmes que les candidats distribuent à l'occasion de leurs meetings. Cela sans oublier d'autres supports publicitaires «de nature vestimentaire» genre casquettes et tee-shirts et autres écharpes à l'effigie du candidat concerné. Conscients de l'importance de leur «image de marque», les candidats n'hésitent pas à faire appel aux professionnels du marketing publicitaire pour la confection des affiches officielles, mais aussi de tous types d'autres documents. Mais il va sans dire que ce «souci» requiert des moyens financiers importants. Combien coûtent ces opérations ? D'où provient l'argent ? Les 1,5 milliard alloués pour chaque candidat à l'occasion de la campagne électorale peuvent-ils couvrir les frais parfois élevés, surtout lorsqu'il est «exigé» de l'imprimeur ou du sérigraphe un travail de qualité ? L'opération a débuté d'ailleurs bien avant la campagne électorale. Tous les candidats ont mobilisé une logistique importante pour prendre en charge ce volet qui fait désormais partie de leur stratégie électorale. Lors d'une récente virée dans le QG de campagne de Moussa Touati, nous avons trouvé le candidat en train de «peaufiner» l'affiche officielle de sa campagne. «J'ai fait appel à un autre photographe, car je n'étais pas satisfait de la première affiche», nous a-t-il dit une fois le professionnel parti. Depuis, une fois l'affiche finalisée, il l'a tirée à 200 000 exemplaires. «Nous avons imprimé également 3 millions de flyers dont 120 000 en langue française», nous a fait savoir M. Touati non sans indiquer que 170 000 livrets destinés à sensibiliser le citoyen à aller voter ont également été imprimés. «La subvention suffit à peine à prendre en charge les coûts de la précampagne», concédera notre interlocuteur. D'autres apports inattendus ? Un responsable de sa permanence nous dira par ailleurs que le parti utilise ses propres fonds, entre autres les cotisations des militants, pour la campagne. Aïssa Belmeki, directeur de campagne du candidat Ali Fawzi Rebaïne, nous dit à ce sujet : «On n'en abuse pas beaucoup. Quoiqu'on a couvert tout le territoire national pour ce qui est de l'affiche officielle, il faut savoir que la subvention ne nous est pas encore parvenue.» Interrogé sur le nombre d'affiches ou autres supports confectionnés ainsi que les dépenses consenties, notre interlocuteur, préférant la prudence, nous dira : «Nous démarrons à crédit et nous choisissons des imprimeries modestes. La campagne est encore longue. Il n'est pas exclu qu'on fasse d'autres tirages.» Hormis l'affiche dont le nombre de tirage ne nous a pas été communiqué, le parti de Louisa Hanoune a tiré 2,5 millions d'exemplaires du programme de la candidate. Si les candidats ou leurs représentants évitent d'aborder la question des coûts d'impression, la réponse est aisément communiquée par les imprimeurs eux-mêmes. Ainsi, pour une affiche format «normal», le candidat devrait dépenser entre 10 et 30 dinars, alors qu'un flyer lui coûterait entre 1 et 4 dinars. Cependant, des réductions sont consenties «quand la commande est conséquente», nous avouera un imprimeur. S'agissant des «supports vestimentaires», notre interlocuteur nous dira qu'en comptant le prix d'achat et le coût de la sérigraphie, un tee-shirt est cédé à 250 dinars. Pour ce qui est des casquettes, elles coûtent 120 dinars. A titre d'exemple, pour une commande de 10 000 casquettes, le sérigraphe nous informera que l'unité est cédée à 20 dinars si la photo imprimée est en couleur et à 15 dinars si elle est en noir et blanc. Quant au tee-shirt de couleur blanche, son coût est évalué à 120 dinars. Cependant, le prix de ce dernier varie selon la couleur. La campagne électorale ne fait que commencer. Sur les places publiques et les espaces réservés à l'affichage, hormis les posters, peu d'innovation de la part des candidats, prudence oblige. Il faut dire aussi que les candidats «s'observent mutuellement» pour agir en conséquence. Il faut s'attendre à une floraison d'autres supports «inattendus» au cours de la deuxième semaine de la campagne.