Le ministre d'Etat, Directeur de cabinet de la Présidence de la République, Ahmed Ouyahia a déclaré, vendredi à Alger, qu'un "consensus" autour de la révision de la Constitution était possible, rappelant que l'objectif du Pouvoir était de rassembler tous les Algériens dans le cadre de la Constitution et des lois. "Le consensus est possible vu que l'opposition réclame le changement et que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika avait annoncé ce même objectif dans son discours après sa prestation de serment", a déclaré lors d'une conférence de presse M. Ouyahia qui a été chargé de mener les consultations sur le projet de révision de la Constitution. "L'opposition appelle à un résultat consensuel et le président Bouteflika a annoncé sa détermination à parvenir à ce dernier", a-t-il dit. L'opposition "appelle au renforcement de la pratique démocratique à l'instar de la séparation des pouvoirs, du rôle de contrôle et de la place du parlement et de l'indépendance de la justice et le président de la République s'est engagé à réaliser ces trois objectifs", a-t-il indiqué, soulignant que "le président Bouteflika a accordé une place et un rôle à l'opposition au sein des institutions". Rappelant "la sécurité dont jouit l'Algérie et son indépendance financière actuelle", M. Ouyahia a précisé que la situation actuelle "encourage autorité, opposition, citoyens et partisans du boycott à œuvrer ensemble pour construire l'Algérie". 75 partenaires ont, jusqu'à présent, pris part aux consultations sur la révision de la Constitution, a-t-il indiqué, précisant que "les portes de la Présidence de la République sont ouvertes aux parties ayant boycotté" les consultations autour de la révision de la Constitution pour qu'elles puissent présenter leurs propositions. "L'Algérie d'aujourd'hui est un Etat aux Institutions démocratiques et n'a nullement besoin de période de transition", a ajouté M. Ouyahia, rappelant que le pays avait auparavant payé un lourd tribut aux surenchères et manœuvres politiques à l'origine de plusieurs années d'une "terrible inertie". L'option d'une période de transition brandie par ceux ayant préféré boycotter ces consultations "est l'une des plus dangereuse forme d'opposition à l'appel de la Présidence de la République à la participation au dialogue sur la révision constitutionnelle", a-t-il estimé. Concernant l'appel de certaines parties à une immixtion de l'Armée nationale populaire (ANP) dans une éventuelle période de transition, M. Ouyahia a tenu à souligner que "l'ANP, digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN), assume une responsabilité constitutionnelle clairement définie et ne saurait être au service de manœuvres politiques". Le responsable a également affirmé qu'il n'y avait pas de "lien systématique" entre le projet de révision de la Constitution et le changement de Gouvernement, ce dernier relevant des seules prérogatives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika". Par ailleurs, il a affirmé qu'il n'y aurait pas de retour du Front islamique du Salut (FIS) dissous sur la scène politique, soulignant qu'il partageait les mêmes visions politiques avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, "qui a eu déjà à s'exprimer sur le sujet". Il a, en outre, souligné que la mission que lui avait confiée le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de mener des consultations sur la révision de la Constitution, n'avait pas de lien avec l'état de santé du président rappelant qu'"avant même que sa maladie ne se déclare", il avait chargé une instance de mener, en mai 2011, des consultations sur les réformes politiques et législatives conduites par le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah. M. Ouyahia a également rappelé que "le dialogue et rencontres initiés en 1996 par l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, après son élection en 1995, avaient été menées par des cadres, des conseillers et le secrétaire général de la présidence de la République". L'occasion était pour M. Ouyahia de fustiger "la campagne menée par ceux qui font de la politique un fonds de commerce et qui ont fait de la maladie du Président la matière de leurs activités politiques", soulignant que "leur campagne était vaine, le peuple algérien ayant investi le président Bouteflika de sa confiance à l'occasion de la présidentielle du 17 avril". A une question sur le fait que l'article 88 de la Constitution ne figurait pas clairement dans le préambule du projet de révision, M. Ouyahia a répondu que l'article était clair et que les instances habilitées à l'activer existaient en Algérie invitant ceux qui réclament "plus de précision" à participer aux consultations et à formuler leurs propositions à ce sujet. M. Ouyahia a, enfin, indiqué que l'atelier sur la révision constitutionnelle restait ouvert à tous pour permettre à toutes les parties de présenter leurs propositions et d'exprimer leurs positions.