Les 9e journées médico-chirurgicales organisées par le syndicat national des praticiens de la santé publique ( SNPSSP) se tiennent depuis hier et jusqu'à aujourd'hui à l'Ecole nationale supérieure maritime de Bou Ismaïl. Cette manifestation entre dans le cadre du programme de formation continue initié par le SNPSSP, a indiqué Mohamed Yousfi, SG du syndicat. Expliquant que ces journées abordent des problématiques inhérentes au secteur public et que les thématiques sont choisies en fonction de l'importance des pathologies au sein de la société algérienne, Dr Yousfi a indiqué que les différents communicants chapeautent différentes spécialités et qu'ils sont venus faire part de leur expérience aux jeunes générations. Ainsi, au cours de ces deux journées, les professionnels de la santé ont évoqué les hépatites virales, le cancer du col utérin ainsi que le cancer de l'ovaire. Le professeur Chéraïtia et son équipe de l'EPH de Bologhine a présenté une communication sur l'hépatite B. Rappelant que cette maladie est pernicieuse car les symptômes ne se manifestent qu'à un stade très avancé, que son évolution est rapide et qu'elle est très contagieuse, le professeur a souligné qu'il y a quelques années, on estimait qu'environ 1,5 million d'Algériens étaient atteints de l'hépatite B et/ou C. Un chiffre très important et qui relève surtout d'un manque de prévention, de sensibilisation et de prise de conscience de l'impact de la maladie. Chéraïtia a expliqué qu'il y a quelques années, la prise en charge de l'hépatite a connu une évolution positive puisqu'une circulaire du ministère de la Santé a permis à tous les établissements de santé d'être doté d'un budget qui prend en charge les volets thérapeutique et les examens coûteux tels que la sérologie. Les principaux facteurs de transmission de l'hépatite B sont liés aux soins dentaires, chirurgicaux et aux antécédents familiaux. La prise en charge doit permettre de contrôler l'infection de façon continue afin de prévenir l'apparition de complications (fibrose, cirrhose, cancer du foie) et plus généralement d'améliorer la qualité de vie des malades. Le professeur a mis l'accent sur la nécessité de faire une politique de dépistage ciblée, de parfaire le volet prévention surtout dans le cas de l'hépatite B puisque le vaccin existe et que pour le moment, il ne demeure obligatoire que pour les nouveau-nés et les professionnels de la santé. S'agissant de l'hépatite C, le professeur Benhassine de l'EPH de Bologhine et son équipe ont développé leur expérience dans le traitement de cette pathologie sur 1333 cas. Cette maladie est également silencieuse et peut évoluer vers une cirrhose, une hépatite chronique, un diabète, une hypothyroïdie. Le taux de prévalence en Algérie est de 1% et concerne davantage les personnes hémophiles et hémodialysées. Elaborant le même constat que son prédécesseur, le professeur Benhassine a tenu à sensibiliser son oratoire sur la nécessité de pratiquer des dépistages d'autant qu'il n'existe aucun vaccin pour l'hépatite C. Dans le même sillage, il a indiqué que le traitement curatif repose sur la bithérapie. Il a relevé que la trithérapie donnait de bons résultats mais que le coût du traitement était très élevé. «Le rêve d'éradiquer l'hépatite C est réalisable dans deux à trois ans. Pour sa part, le professeur Chikhi, du service de radiologie du CPMC, a évoqué la prise en charge du carcinome hépatocellulaire en insistant sur l'importance d'élaborer une approche pluridisciplinaire. Selon lui, cette démarche s'explique par la complexité et les complications inhérentes à cette maladie qui se développe habituellement sur une cirrhose et plus rarement sur une hépatopathie chronique non cirrhotique.