A l'occasion de la commémoration du 58e anniversaire du quotidien «El Moudjahid», un hommage a été rendu hier au journaliste Mohamed Abderrahmani. «Cette commémoration du 58e anniversaire du journal «El Moudjahid» a été dédiée aux professionnels de la presse victimes du terrorisme, particulièrement à Mohamed Abderrahmani, qui a voué sa vie à ce journal». C'est en ces termes que Naâma Abbas, directrice générale d'El Moudjahid, s'est exprimée lors de l'émouvante célébration de ce dimanche au sein du journal. Epiloguant sur cette personnalité, elle relève son altruisme et ses qualités humaines. Ce vibrant et pathétique hommage a eu lieu en présence d'une assistance nombreuse composée de sa fille et d'amis, notamment MM. Naït Mazi, Ould Abbès, Karim Younès, Djamel Kaouane, Ahmed Fatani ainsi que de ses anciens confères et collaborateurs. D'emblée, M. Kaouane a rappelé les qualités intrinsèques de feu Mohamed Abderrahmani. «Je rends un hommage à un homme qui a incarné une grande dimension humaine et a été un modèle porteur de valeurs dont l'honneur, l'intégrité et la probité. Il a été une véritable école en nous encadrant comme ses enfants, et je suis fier d'avoir fait partie du collectif du journal «El Moudjahid» (...) Abderrahmani, avec Naït Mazi, c'était la rigueur et le professionnalisme. J'insiste sur le fait qu'il a été un pilier du journal». Ces mots chaleureux ont été relayés par Mohamed Boussoussa qui a évoqué «cette période de la décennie noire avec tristesse et regret, en faisant un listing de toutes les victimes du terrorisme. «Selon les sources du ministère de la Communication, on dénombre 109 victimes au total, dont 9 sont issues du journal «El Moudjahid», dit-il. Ahmed Fatani a mis l'accent «sur ce grand jour, car c'est un moment de recueillement qui nous permet de parler de cette grande maison El Moudjahid où nous avons tissé des liens d'amitié et de fraternité à jamais». En outre, il souligne que «Abderrahmani a assumé courageusement sa mission. Il a sacrifié sa vie pour diriger avec loyauté et abnégation ce journal. Pour lui, c'était un sacerdoce. Affable, courtois, nationaliste, il savait gérer les hommes et avait de grandes qualités». A son tour, Karim Younès (APN) a évoqué avec émotion le souvenir de son ami. «Il était toujours en éveil, à l'écoute des autres, le propos ferme, la voix douce et le regard vif et scrutateur. Il fait partie des hommes de l'Algérie combattante. On lui reconnaît son professionnalisme, son combat et c'était un homme de cœur qui avait beaucoup de respect pour ses aînés». L'ex-ministre et sénateur Djamel Ould Abbès a mis en relief son humanisme, sa générosité et son altruisme. Youcef Aggoun a rappelé les conseils éclairés de Abderrahmani dont la rigueur intellectuelle, le sens de l'équilibre et l'écoute des autres. «C'était un bourreau de travail qui veillait jusqu'à 3 h du matin. C'était une main de fer dans un gant de velours», dit-il. Pour le DG d'Algérie Actualité et d'El Moudjahid, Youcef Farhi, Abderrahmani était un modèle de professionnalisme, d'amitié, et avait le sens de la camaraderie. Quant à Larbi Timizar, DG d'Horizon, il met l'accent sur un aspect occulté, celui du souci de Abderrahmani par rapport à l'environnement. «Il a créé la rubrique environnement à une période où l'en s'en souciait peu», précise-t-il. Cet hommage émouvant a mis en relief la personnalité de Mohamed Abderrahmani dont le travail et la rigueur étaient exemplaires. Ses qualités humaines, ses valeurs morales, son humilité et son affabilité resteront gravées à jamais dans la mémoire de tous ceux qui l'ont connu.