A comme Afrique : deuxième continent au monde de par sa population et le deuxième de par sa superficie. B comme Mohamed Seddik Benyahia : natif de Jijel féru de poésie de Jacques Prévert. Il a été la cheville ouvrière du Panaf. C comme Amilcar Cabral : révolutionnaire africain et leader indépendantiste de la Guinée Bissau et du Cap-Vert. Grâce à sa participation au Panaf, toute l'Afrique lusophone en proie au colonialisme portugais avait le regard braqué sur Alger. D comme René Depestre : poète haïtien qui, depuis, a viré de bord, en renonçant aux idéaux qu'il avait fermement clamés au Panaf. Hélas, il ne sera pas le seul… E comme Esclavage : une plaie qui a longtemps mis à mal la proximité entre les deux rives du Sahel. Le Panaf avait permis de soigner à cette occasion l'image des pays du Maghreb et faire oublier, durant quelques jours, l'époque peu glorieuse des almoravides. F comme FESMAN : Festival mondial des arts nègres dont la première édition s'est tenue à Dakar en 1966. Cette manifestation portée par le mouvement de la «négritude» était soutenue par la France , ancienne puissance coloniale. Le Panaf se voulait une riposte, un peu comme «une réponse du berger à la bergère». H comme Slimane Hoffman : officier supérieur en charge des mouvements de libération. Il faut dire qu'à l'époque, il avait beaucoup à faire... I comme Illustrateur : à l'image d'Emory Douglas, un membre des Black Panthers dont les graffiti audacieux ont orné le haut de la rue Didouche Mourad. J comme Jazz : un genre musical né aux Etats-Unis d'un mélange de musiques élaborées par des Afro-américains. Le Panaf avait favorisé différentes formes de métissage et avait permis pour la première fois à de nombreux Jazzmen d'être confrontés à un retour aux sources en terre africaine. K comme Kora : instrument de musique à cordes mandingue. Cette harpe-luth africaine donnera le «La» aux mélodies de l'Ensemble instrumental national du Mali qui recevra la médaille d'or du Panaf. L comme Liesse : qui a intensément marqué le Panaf. Une allégresse populaire qui est loin de s'estomper dans l'esprit de nombreux Algérois. M comme Nelson Mandela : le grand absent du Panaf qui était déjà sous les verrous. Après 27 ans de détention et la chute de l'apartheid, le leader de l'ANC sera porté à la tête de la nation arc-en-ciel. N comme N'dao : Cheikh Alioune, dramaturge sénégalais, auteur de L'exil d'Albouri, une pièce de théâtre qui a remporté le grand prix du Panaf. O comme ONCIC : institution étatique du cinéma algérien inspirée de l'ICAIC cubain. Très dynamique lors du Panaf, cet office, aujourd'hui disparu, semble avoir emporté ses productions audiovisuelles qui, soulignons-le, manquent toujours de visibilité. Où sont passées les archives du Panaf ? P comme Principe d'autodétermination, leitmotiv du Panaf et de ses délégations. Q comme Querelle entre les tenants de la négritude et les panafricanistes qui ont trouvé dans le Panaf, une aubaine et une tribune idéale pour en découdre avec hizb França personnifié à l'époque par le président sénégalais Léopold Sedar Senghor. R comme Rassemblement culturel : le Panaf avait accueilli quelque 7000 artistes de talent. La plupart de grosses pointures dans le domaine de l'art. S comme Wolé Soyinka : écrivain nigérian et futur prix Nobel de littérature qui lâcha en plein Panaf sa célèbre phrase au sujet de la négritude : «Un tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore.» T comme Tamtam : ou Tambour, instrument de musique à percussion constitué d'un fût sur lequel est tendue une peau frappée à l'aide des doigts ou de baguettes. Un symbole africain. U comme Organisation de l'Unité africaine (OUA) sous l'égide de laquelle s'est tenu le Panaf. Cette organisation a été dissoute en 2002 et remplacée par l'actuelle Union africaine (UA). V comme Viêt Nam : pays d'Asie du Sud-Est en guerre contre les USA, une puissance impérialiste très décriée au Panaf. W comme Woodstock : célèbre Festival de pop-music hippy que le Panaf avait précédé de quelques jours seulement. La présence du leader des Black Panthers, Eldridge Cleaver à Alger, aura un grand retentissement sur les différentes communautés hippies. X comme Xhosa : langue et peuple d'Afrique australe. Parmi les plus illustres locuteurs du xhosa au Panaf, il y avait Myriam Makeba. Y comme Youyous : cris de joie lancés en chœur par les femmes d'Alger lors du grand défilé du Panaf. Z comme Zoulou : la langue la plus parlée d'Afrique du Sud est venue côtoyer au Panaf, l'arabe, le berbère, le wolof, le peul, le diola, le malinké, le soninké…