C'est une diva aux pieds nus, mais une diva quand même qui va inaugurer avec faste le 5 juillet prochain, fête de l'Indépendance, la deuxième édition du festival culturel panfricain.Nous avons nommé, bien sûr, Cesária Évora que le public algérois a découvert un soir de mai 2005 à la Salle Ibn Zeydoun. Avec sa voix rauque, Césaria Evora avait subjugué son auditoire qui n'est pas prêt d'oublier cette soirée-là. En effet grâce à ses capacités vocales, Césaria avait transmis au public beaucoup d'émotion. Sa mélancolie et son vague à l'âme, elle le déclinera aussi dans le fado, un genre où elle excelle. Mais Césaria Evora popularisera surtout auprès du grand public mondial. la morna, la musique de son pays, le Cap-Vert. Son interprétation libre de Besame Mucho, donnera à ce vieux boléro une nouvelle jeunesse. D'autres tubes feront le tour de la planète comme Amor di mundo, Cabo Verde,… Il est vrai qu'au Cap-Vert on parle de longévité artistique de Cesaria Evora alors qu'elle ne connaîtra réellement à l'échelle mondiale la gloire que tardivement. Personne ne savait que son pays, le Cap-Vert, un archipel d'une dizaine d'îles au climat sahélien perdues au large du Sénégal existait avant elle. Pourtant si ! Nous, les Algériens, bien sûr, qu'on connaissait. Et pour cause ! Le fondateur de ce pays et de la Guinée Bissau , le leader indépendantiste Amilcar Cabral était déjà en 1969, l'hôte de marque de la première édition du Panaf. D'ailleurs Césaria Evora rappellera, elle-même, l'histoire coloniale de l'Afrique notamment dans son excellent album Rogamar, où elle emprunte une musique à Ray Lema (qui se produira, lui aussi, au Panaf) pour chanter São Tomé Na Equador, une île du Cap-Vert qui était alors sous domination portugaise, un haut lieu du travail forcé. Il y a aussi le célèbre Sodade. De l'Avenida Marginal qui traite également ce thème de la colonisation. Le Panaf sera une bonne raison de faire un triomphe à la diva aux pieds nus et de chanter avec elle, dans moins d'un mois : Africa Nossa, notre Afrique.