Les employés de la Caisse nationale du logement (CNL) ont saisi l'occasion du licenciement «abusif» de leur collègue à l'agence de Mila pour entamer hier une grève nationale de deux jours pour réclamer la satisfaction de leur plateforme de revendications socioprofessionnelles. Leur collègue a été licencié sans être traduit devant la commission de discipline et sans enquête préalable, a indiqué hier à Alger Redouane Touileb, secrétaire général par intérim du syndicat de la CNL, affiliée à la Fédération nationale des travailleurs des banques et assurances (FNTBA), relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Les grévistes se sont rassemblés hier devant leur direction générale à Bir Mourad Raïs, dans le calme. Le taux de suivi avait atteint 88,37% vers midi, selon le responsable de la communication du syndicat Abdallah Rahal. Le syndicat de la CNL a entamé des négociations avec l'actuelle direction générale et la précédente, depuis un an et demi, sans aboutir à des résultats probants. «Nous avons privilégié le dialogue et les négociations, mais nous étions obligés d'entamer le débrayage en raison du refus du directeur général de satisfaire à nos revendications bien qu'il ait accepté de répondre favorablement auparavant», a expliqué Touileb. A propos de leur collègue licencié «abusivement», les grévistes réclament sa réintégration inconditionnelle. Cet employé qui occupe le poste de chargé d'études a été licencié, une semaine avant le Ramadhan, sur une décision du wali de Mila et non du directeur général, a-t-il relevé, indiquant que son syndicat a été informé par la direction générale. Celle-ci leur a expliqué que le wali a décidé de mettre fin au contrat du salarié sur la base d'un rapport. Une version que rejette le syndicat qui réclame à sa direction générale sa propre enquête et la préservation des droits des employés même en cas de faute professionnelle, conformément à la loi n° 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail. «Le wali ne doit pas s'immiscer dans le licenciement du personnel et en cas de problème avec une agence de wilaya, il doit respecter la réglementation en vigueur. Libre à lui d'établir des rapports sur l'agence mais pas sur les travailleurs», a-t-il insisté. Dans leur plateforme de revendications, les 1300 salariés réclament notamment la transparence dans la gestion des carrières et les recrutements, le renforcement des effectifs, la relance des crédits administratifs au profit du personnel, l'amélioration des conditions de travail surtout au niveau des wilayas ne disposant pas de sièges adéquats pour leurs agences. Ils demandent également une représentativité des employés à travers l'installation de commissions paritaires au niveau de la commission des ressources humaines (qui doit être relancée) et de la commission de discipline notamment. Ils demandent aussi de mettre fin aux abus exercés sur les travailleurs qui demeurent contractuels malgré le cumul de plusieurs années d'activité, ce qui les prive de leur droit à la promotion et autres droits socioprofessionnels.