Se sentant lésé par les autorités publiques qui n'ont pas accordé l'autorisation pour la tenue du congrès constitutif de son parti, l'Union démocratique et sociale (UDS), le député Karim Tabbou, ex-premier secrétaire du FFS a organisé, hier, une action en plénière à l'APN pour revendiquer «un droit constitutionnel». Une protestation au moment de l'adoption de 4 projets de loi en présence du ministre de l'Intérieur. Visiblement bien «préparée», l'action a réussi à attirer l'attention du ministre qui n'aurait pas répondu à 6 demandes d'audience selon Tabbou. En effet, dès l'entame de la plénière consacrée à l'adoption des 4 derniers projets de loi de la session du printemps du Parlement, Karim Tabbou accompagné de deux autres députés, à savoir Khaled Tazaghart, l'ex-fédéral du FFS de Béjaïa démissionnaire et Habib Zeggad du mouvement des citoyens libres (MCL) se sont tenus debout en face du ministre de l'intérieur munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire, «nous demandons notre droit constitutionnel de tenir notre congrès constitutif», et ce durant presque toute la plénière jusqu'à ce que le représentant du gouvernement, qui s'est exprimé sur le projet de loi relatif à l'état civil, glisse un mot à leur endroit. «J'ai lu leur plateforme et je prends acte», dit-il, qualifiant en marge de la plénière l'action des protestataires d'acte démocratique. S'exprimant lui aussi en marge de la même plénière, Karim Tabbou, qui avait opté au départ pour un point de presse, explique les raisons qui l'ont poussé à organiser la protestation. «Nous avons respecté à la lettre toutes les dispositions de la loi sur les partis. Même le ministère de l'Intérieur n'a pas à redire à propos de notre dossier mais toutes nos demandes pour la tenue d'un congrès constitutif ont été refusées», s'est-il indigné, révélant qu'il a fait 6 demandes d'audience au ministre de l'Intérieur, 2 au directeur des libertés publiques au sein du même département, toutes restées sans réponse, selon lui. Karim Tabbou, qui croit savoir que «des ordres auraient été donnés dans ce sens», reconnaît que le dossier de son parti déposé le 10 mars 2013 a eu une réponse «favorable» de l'Intérieur «après 4 mois alors que la loi stipule que la réponse doit parvenir dans les 60 jours», fait-il remarquer, tout en soulignant que «dans notre dossier constitutif, il y a 78 dossiers de membres fondateurs, bien plus que ce qu'exige la loi et cela dans 25 wilayas, ce qui prouve que notre parti est représenté à l'échelle nationale», ajoute Tabbou «satisfait» de son action. «Nous avons prouvé aujourd'hui qu'on peut faire de la politique avec des moyens civilisés. Un député qui ne peut pas défendre son droit et ceux des citoyens qui l'ont élu», a-t-il commenté tout en affichant son optimisme quant à l'issue de son action. Pour lui, les propos du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales sonnent comme un engagement. «Nous souhaitons que ses paroles soient concrétisées sur le terrain», ajoutera-t-il non sans conclure avec une pointe d'humour. «Les députés ont adopté aujourd'hui la loi relative à l'état civil. Nous espérons que cela signera l'acte de naissance de l'UDS». Interrogé sur le ralliement des ex-membres du FFS, Karim Tabbou dit ne pas «entrer dans les affaires internes des partis». «La philosophie de l'UDS est de construire un Etat, une société civile et des institutions forts», a-t-il commenté comme pour «tourner» la page FFS.