Les histoires où se déroule le drame d'un gus qui bat ses parents, souvent l'un des deux, continuent à affluer sous les yeux des juges du siège... Les trois pauvres victimes avaient supplié de soigner le gamin auteur de graves délits dans l'antre de la famille. Mimi, la maman, Fifi, la tante et sa famille présente dans la salle d'audience, ont été là pour demander non pas une sanction, un verdict sévère pour coups et blessures sur ascendants mais une prise en charge en vue de voir le «gosse» de 22 ans guérir, oublier les cachets, la drogue et l'alcool «mère de tous les vices». «C'est terrifiant» a simplement dit Samir Hamel, le procureur qui demandera plus tard deux ans de prison ferme. Les trois victimes ont tout dit sur les méfaits de leur enfant. Des insultes aux coups et blessures en passant par l'usage de drogue et les dérivés, tout a été raconté avec beaucoup d'émotions et larmes à telle enseigne que même maître Yousfi l'avocate a laissé échapper des larmes désarmantes. Alors que Barik, le président avait posé cent questions à l'inculpé Rachid, Hamel le représentant du ministère public avait compassion qu'il demandera une peine de prison ferme de deux ans : «Vous aurez tout le temps de guérir durant toute cette période et vous aurez aussi tout le temps de regretter vos parents ou du moins votre maman car votre père a complètement démissionné depuis le divorce», avait récité le procureur qui a suivi le récit de la maman. Cette dernière avait pleuré long- temps sur son sort : «Je regrette que l'Etat n'ait pas songé à le prendre en charge alors qu'il était mineur, je suis persuadé que...», le président l'interrompt avec beaucoup de tact et de bons mots choisis ce dimanche d'avril 2009. «Madame, l'Etat ne prend pas en charge quelqu'un dont il ignore les coordonnés. Avez-vous au moment opportun songé alerter le parquet, le police ou la gendarmerie nationale ?» Balança sans ambages le magistrat en bon père de famille. La maman cesse de verser des larmes. C'est au tour de la tante et de sa fille de regretter cette malheureuse situation. Et comme si elles s'étaient concertées avant l'audience, les trois pauvres victimes ont supplié le tribunal de soigner le jeune homme qui, à son tour, pleure à chaudes larmes qui laissent de glace l'assistance dont la sympathie va directement aux victimes. Maître Fethia Yousfi qui avait suivi de bout en bout les débats, défend son jeune client sans passion mais beaucoup de détermination. «Ce qui lui est reproché a eu lieu. Oui, monsieur le président, il y a eu coups sur acendants. Tout le monde le regrette. Les parents eux-mêmes ont souffert durant l'interrogatoire de Rachid. C'est vrai qu'il est atteint de plusieurs maux et nous savons que les mots sont souvent impuissants», a dit l'avocate brune qui a tout de même réussi à arracher une grimace à l'austère Hadj Rabah Barik, le juge qui n'avait pas apprécié un peu plus tard que le détenu n'ait trouvé en guise de dernier mot que de demander la relaxe : «En levant la main sur vos proches, c'est le délit de trop, demander la relaxe c'est franchement aller aux côtés de l'outrage», avait commenté le président qui a infligé une peine de prison d'un an assortie du sursis, quant aux soins, il faudra attendre l'avis des médecins.