Décidément, le marché des fruits et légumes continue à faire parler de lui. La flambée des prix est toujours à l'ordre du jour et le moins que l'on puisse dire c'est que la mercuriale peut être qualifiée de renversante.Lors d'une virée effectuée hier dans quelques marchés de la capitale, notre première constatation a été l'état de détresse de la clientèle, plongée dans un univers d'interrogations sur la cherté des produits de première nécessité affichés à des tarifs astronomiques. Au marché de Bab El Oued, l'un des plus fréquentés pour sa réputation de proposer des prix abordables, les tarifs étaient loin des attentes, et la marchandise proposée ne trouvait pas preneur en raison de sa cherté. Comme parfaite illustration, l'on citera l'exemple de la pomme de terre, l'un des produits les plus consommés, cédée à partir de 75 DA le kilo, la tomate, d'une qualité loin d'être à la hauteur de son prix, qui variait entre 70 et 90 DA ! Quant à l'attraction de la journée, c'étaient les haricots verts proposés à 220 DA le kilo, tandis que les petits pois et la courgette flirtaient avec les 70 DA. Seuls l'oignon et la carotte gardaient un minimum de décence, vendus respectivement à 30 et 40 DA. La cerise sur le gâteau, c'est le cas de le dire, est représentée par les prix des fruits : l'orange entre 50 et 100 DA, la banane à partir de 130 DA, et la pomme de 140 à 200 DA. «Comment faire pour nourrir toute une famille avec des prix pareils, alors que mon salaire ne dépasse pas les 15 000 DA ?» se demande Yacine, un jeune homme déjà père de famille. La majorité, si ce n'est la totalité des clients rencontrés sur place, pointe du doigt les commerçants comme seuls responsables. Touchés dans leur amour-propre du fait qu'ils font les frais de la spéculation et que la clientèle leur fait porter le chapeau, de nombreux détaillants ont tenu à souligner que «les vrais responsables de cette flambée sont les agriculteurs qui vendent toute leur production à des soi-disant grossistes qui font leur propre tarification, ce qui explique ces prix inabordables.» Au niveau du marché couvert d'Alger-Centre, le même scénario : les prix sont presque identiques à quelques détails près, à l'exception de la pomme de terre qui stagnait à 60 DA et la tomate entre 50 et 65 DA. Les viandes se mettent au diapason Même le prix de la volaille est touché par ce phénomène : le poulet est affiché à 190 DA le kilo. Quant aux œufs, leur tarification avoisine toujours les 10 DA/pièce, sinon plus. Pour les viandes rouges, il ne faut pas espérer moins de 650 DA/kg.Les raisons de cesdysfonctionnements de la mercuriale sont connues, elles ont été analysées, décortiquées, mais hélas bien classées. Le citoyen devra-t-il avoir recours à une protesta quelconque pour obtenir le respect de son pouvoir d'achat déjà si souvent décrié en vain ?