«Je n'ai jamais imaginé l'Algérie sans la Kabylie, pas plus que je n'ai imaginé la Kabylie sans l'Algérie. En aucune manière.» C'est en ces termes sans ambiguïté aucune que le candidat Abdelaziz Bouteflika s'est adressé hier auxTizi-Ouzeéns pour réitérer son attachement à l'unité nationale et son engagement à parachever le processus de réconciliation nationale. «Il faut que l'on puisse discuter de l'unité nationale et de l'indivisibilité de l'Algérie», a-t-il ajouté, tout en rendant hommage "aux combattant morts au champ d'honneur", citant Fadhma N'soumer, Cheikh El Mokrani ou encore Amirouche et Si El Houès, pour que vive l'Algérie. Dans la foulée, le candidat a tenu à rappeler les évènements douloureux qu'à vécus la Kabylie en s'inclinant à la mémoire des jeunes tombés durant cette période qu'il a qualifiée de tragédie. «Je ne peux pas ne pas m'incliner devant la mémoire des martyrs de 2001», a-t-il affirmé, tout en s'adressant non seulement à la population kabyle mais à toute la Nation, précisant à propos de cette tragédie : «Je voudrais le dire clairement et à toute la nation : je ne sais pas, du poste où j'étais et jusqu'à maintenant, qui, d'un côté ou de l'autre, a provoqué cette tragédie nationale. Je suis un authentique amazigh. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis en face, quand je me trompe, je fais mon mea-culpa. Je n'ai jamais frappé quelqu'un dans le dos.» Visiblement ému par l'accueil triomphal qui lui a été réservé, il lancera : «Maintenant, je peux mourir tranquille. (…) Je ne suis pas venu faire un discours, mais pour vous voir . Je voudrais savoir si vous voulez continuer la route avec moi» et la salle entonnera : «Assa azekka, Bouteflika yella yella.» Et à Abdelaziz Bouteflika de reprendre : «Pour progresser, il faut la sécurité, la paix et la stabilité», a-t-il suggéré, insistant sur la réconciliation et l'unité nationales. «On doit régler ce problème immédiatement», lancera-t-il encore. C'est dans cet esprit aussi qu'il réitère son appel aux terroristes encore en activité : «Avec vous, nous lançons un appel à ceux qui ont endeuillé le pays. Nous leur disons, vous êtes les bienvenus. Faute de quoi, le peuple est là pour vous répondre, ainsi que l'ANP, les services de sécurité…» Un message qui sonne on ne peut plus comme un dernier appel à ceux qui refusent la charte pour la réconciliation nationale plébiscitée par le peuple. «En aucune manière, nous ne pouvons vivre avec la peur du terrorisme" dira Bouteflika pour «prouver» sa volonté de réconcilier les Algériens et rétablir la paix. Dans un autre registre, il réitérera son appel à un vote massif : «Le 9 avril, nous devons dire ce que nous devons faire de l'Algérie (…) car nous voulons une place dans le concert des nations pour l'Algérie des 1,5 million de martyrs (…) Si mon programme que vous connaissez est convaincant, suivez-le, sinon changez. " Et la salle répondra : «Avec vous Bouteflika». «Avec l'Algérie !», précisera-t-il en déclarant également : «Je défendrai toujours la réconciliation nationale et l'unité de la patrie, quelle que soit la place où je serai.» S'adressant à un auditoire acquis à sa cause, il dira comme pour le titiller : «Vous le savez, nous sommes tous amazighs, seulement, vous, vous l'avez exprimé d'une manière difficile (…) Désormais, il n'y aura personne pour dire qu'en Algérie, il y a les Kabyles et il y a les autres», s'est-il réjoui. «Vous m'avez aidé à recharger mes batteries» ironisera-t-il encore. Il n'a pas omis, au cours de son discours qui a à plusieurs reprises enflammé la salle qui ne cessait de scander son nom, de rendre hommage à la femme, citant Louisa Hanoune à laquelle il rend hommage «pour le travail qu'elle fait dans la voie socialiste», précisant : "Nous sommes d'abord des enfants du socialisme, mais le monde a changé" a-t-il dit, évoquant la mondialisation et l'état de pauvreté de l'Algérie par rapport aux pays riches. Mais «l'Algérie est forte de ses jeunes, hommes et femmes.» Quant au développement de la wilaya de Tizi Ouzou, c'est le directeur de campagne Ould Ali El Hadi qui a fait un bilan plus qu'encourageant des réalisations dans la wilaya durant les deux mandats de Bouteflika. Ce dernier a précisé à ce sujet : «Vous le méritez et vous méritez beaucoup plus». Il s'est engagé dans ce sillage à tout faire pour relancer le développement de la région, relevant que le problème à Tizi Ouzou réside dans les assiettes foncières. Il lancera un appel à cet effet : «Nous avons des projets pour la région. L'Etat est prêt à racheter des terrains pour ce faire.» Auparavant, le président a été accueilli par des milliers de personnes, à leur tête l'équipe de la JSK menée par son président Moh Cherif Hannachi mais aussi le légendaire boxeur Loucif Hamani et sa mère qui lui a remis un bouquet de fleurs. Etaient également présentes de nombreuses personnalités de la région tels Ali Feraoun, le fils de l'illustre écrivain Mouloud Feraoun. Le candidat a ensuite parcouru l'avenue Houari-Boumédiène, s'offrant ainsi un bain de foule avant de rejoindre la salle de la maison de la culture Mouloud- Mammeri.