Deux attentats suicides ont fait 82 morts mercredi à Kaduna, une ville du nord du Nigeria où le dirigeant d'opposition et ancien président Muhammadu Buhari était en déplacement. L'attaque la plus meurtrière - au moins 50 morts - a visé le convoi de Buhari sur un marché de la ville, a précisé un membre de la Croix-Rouge. Un kamikaze a lancé une voiture piégée contre le convoi du dirigeant d'opposition. Principal adversaire du président Goodluck Jonathan à l'élection présidentielle de 2001, Muhammadu Buhari se trouvait dans une voiture blindée et n'a pas été touché, a rapporté son fils. Auparavant, un autre kamikaze avait actionné ses explosifs en pleine rue alors que des milliers de fidèles étaient rassemblés sur une place de la ville pour entendre un imam modéré, le cheikh Dahiru Bauchi. La bombe a explosé quand le convoi transportant l'imam s'est mis en route pour repartir, faisant au moins 32 morts mais épargnant le religieux. Ces deux attentats n'ont pas été revendiqués mais les soupçons se portent sur la secte islamiste Boko Haram, active en dehors de ses fiefs du Nord-Est depuis les trois derniers mois. Le gouverneur de Kaduna a décrété un couvre-feu de vingt-quatre heures. Human Rights Watch a estimé la semaine dernière à plus de 2.000 le nombre de civils tués par Boko Haram au cours des six premiers mois de l'année.