Les pépiniéristes et les bouquinistes ont déjà pris place au centre-ville de la capitale, alors que d'habitude ils ne réapparaissent en ville qu'au lancement officiel de la saison estivale (21 juin) Cette année, les services de l'APC d'Alger-Centre ont convoqué l'été plus tôt que prévu. D'habitude, les bouquinistes de la Grande-Poste, les artisans de la Fac centrale et les pépiniéristes de Larbi Ben M'hidi font leur apparition dès la fin juin, autrement dit, après le lancement officiel de la saison estivale (21 juin). Cette fois-ci, tout ce beau monde a réapparu en ce début de printemps. Les premiers animateurs de la saison estivale au centre-ville à avoir refait surface sont les pépiniéristes de Larbi Ben M'hidi (ex-rue d'Isly). L'installation des différents étals des exposants s'est toutefois faite dans la précipitation. Les carrés d'expositions sont en fait mal fournis en plantes de décoration. «On ne s'attendait pas à reprendre l'activité plus tôt que prévu», a affirmé un jeune pépiniériste. Malgré la rareté des produits exposés, les visiteurs, notamment les femmes, sont nombreux à s'y intéresser. La grande affluence est en partie due au fait que l'exposition-vente se tient dans une des rues les plus fréquentées de la capitale, surtout les jeudis. Le retour des pépiniéristes à la rue D'Isly a marginalisé leurs collègues installés depuis plusieurs mois en contrebas de la place Emir Abdelkader. Ces derniers devraient se déplacer à la place de la Grande-Poste une fois la saison estivale lancée. En plus des pépiniéristes, le centre-ville accueille depuis quelques jours les bouquinistes. Ces derniers, comme d'habitude, ont installé leurs tables couvertes de draps rouges dans la partie supérieure du jardin de la Grande-Poste. Les exposants sont toujours les mêmes depuis cinq ans au moins. L'année dernière durant l'été, ils étaient placés à l'entrée du lycée des frères Aroudj et Kheireddine Barbarous, à côté de la fac centrale. «J'espère que nous regagnerons notre place habituelle cet été», nous dit un vieux bouquiniste. Là aussi, l'installation s'est faite dans la précipitation. Pour preuve, sur les tables de ces vendeurs de livres d'occasion, les passants ne trouvent que des dictionnaires neufs, des recettes de cuisine, des manuels scolaires et des revues étrangères vieilles de quelques années. Les romans y sont rares et les exposants ne font aucune remise sur l'achat d'un dictionnaire par exemple. Pourquoi ? «Je l'ai acheté chez le libraire. Je gagne 20 à 30 DA en vous le vendant», a précisé un jeune bouquiniste à un client intéressé par un dictionnaire français-espagnol proposé à 200 DA. En attendant les artisans (habits traditionnels, bijoux, poterie…) qui exposent d'ordinaire en été à la place Maurice Audin, ce sont des troupes de karkabou qui donnent au centre-ville une ambiance festive. A la rue Didouche Mourad, ces troupes sont devenues familières à des milliers de promeneurs.