Le ministère des Finances a pris depuis quelques mois, d'une manière simultanée, plusieurs mesures destinées à relancer l'activité de production de biens et de services, à encourager l'investissement, à soutenir l'emploi, à mettre en place de drastiques outils de contrôle des dépenses publiques et surtout à réguler et encadrer le commerce extérieur de marchandises. Selon des documents réalisés par les experts au niveau du département de M. Djoudi, ces multiples actions répondent à une stratégie globale en direction de l'économie nationale. Des actions qui peuvent être divisées en trois plans. Le premier concerne des mesures prises déjà pour renforcer et améliorer le dispositif de contrôle des dépenses publiques engagées par l'Etat, notamment avec le lancement des gros programmes d'équipement et de construction des infrastructures, des politiques qui sollicitent de gros budgets. C'est ainsi qu'on a mis en place de nouveaux mécanismes de contrôle et d'évaluation rigoureuse des dépenses publiques avec le renforcement des prérogatives de l'IGF, la création d'une institution spécialisée, la CNED, qui intervient en amont, ou les restructurations de la commission nationale chargée des marchés. De même qu'on a créé un dispositif d'alerte permettant aux pouvoirs publics d'intervenir rapidement sur toute dépense jugée excessive ou abusive. Des projets de décret attendent l'approbation et leur promulgation dans les semaines à venir pour asseoir ce contrôle des dépenses qui devra s'étendre jusqu'aux communes et autres collectivités locales. Le second plan concerne surtout les mesures d'encadrement du commerce extérieur de marchandises et des transferts au titre des services facteurs, c'est-à-dire toutes les opérations de domiciliation bancaire et le transfert des bénéfices ou la cession des actifs ou actions. Ces mesures servent surtout à établir un fichier unique des opérateurs, à contrôler l'implantation des entreprises étrangères d'importation en Algérie et à réguler le marché des capitaux d'investissement. En contrepartie de ces mesures, décriées par certains comme ultra-protectionnistes et qualifiées de freins à l'investissement et aux réinvestissements des compagnies étrangères, l'Etat a crée un Fonds d'investissement national et lancera prochainement de nouvelles filiales de leasing et d'investissement par le biais de nos banques publiques. Le troisième plan s'intéresse à la relance de l'économie nationale avec le lancement d'une batterie de mesures, notamment la baisse de la pression fiscale sur des entreprises du secteur de production de biens et de services, en intervenant sur la baisse de l'IBS, de l'impôt forfaitaire ou de l'IRG. Pour le soutien à l'emploi, un nouveau dispositif a été mis en place pour les jeunes primo-demandeurs d'emplois par le biais de contrats d'insertion et de formation. Ces mesures ont été confortées par d'autres actions d'encouragement à l'investissement, comme l'exemption de la TVA sur les opérations d'acquisition effectuées par les banques dans le cadre du crédit-bail, l'exemption du droit d'enregistrement des mutations de biens d'équipement ou d'immeubles professionnels rétrocédés par le crédit-bailleur au profit du crédit-preneur à chaque levée d'option d'achat ou de «lease back». De même qu'on a pris d'autres mesures complémentaires pour encourager la relance de la consommation des ménages, ciblant surtout des réductions fiscales sur des produits entrant dans la fabrication des aliments de bétail, l'exonération de la TVA pour les engrais et les loyers versés sur les matériels agricoles produits en Algérie ou les produits chimiques et organiques importés par les fabricants de médicaments à usage vétérinaire, ainsi que le soutien des prix de l'orge et du prix de l'énergie pour les petits exploitants agricoles du sud du pays.